Présidences: Entre Nidaa et Ennahdha c'est du donnant donnant !?

Présidences: Entre Nidaa et Ennahdha c'est du donnant donnant !?

 

De l'avis de plusieurs observateurs de la scène politique tunisienne, il était question que la réunion du bureau exécutif du mouvement Nidaa Tounes, qui s'est déroulée hier, jeudi 27 novembre 2014, à Gammarth, tranchera sur la position du parti concernant le prochain Président du Parlement.
 
Des spéculations ont avancé,  avant cette réunion, que Nidaa qui a été déçu de l’attitude d’Ennahdha, accusé d’avoir soutenu Marzouki au premier tour de la présidentielle, allait proposer son candidat Mohamed Ennaceur pour ce poste.
 
Mais les réactions de certains Nahdhaouis qui ont menacé de soutenir en bloc Marzouki au 2ème tour, au cas où Nidaa essayera d'accaparer tous les pouvoirs, ainsi que le report de la décision d’autres partis concernant le soutien ou non du candidat Essebsi, sont, semble-t-il, des facteurs qui sont entrés en considération, puisque le choix du Président du futur Parlement a été reporté à une date ultérieure.
 
Il semblerait que, du côté de Nidaa, l'on a préféré voir l’évolution des positions et se concerter avec les principales forces politiques sorties vainqueurs lors des élections législatives, avant de prendre une position qui sera déterminante pour l’avenir du pays.
 
En effet, selon plusieurs informations concordantes, il semble que le Front Populaire exigerait la Présidence du Parlement pour s’allier à Nidaa dans le gouvernement et soutenir Essebssi dans la présidentielle. Alors que l'Union Patriotique Libre (UPL) aurait  exprimé sa volonté d'obtenir le poste de vice-présidence du Parlement et certains portefeuilles au prochain gouvernement pour s’allier à Nidaa et soutenir Essebssi.
 
D’un autre côté, Ennahdha aurait conditionné sa neutralité au second tour de la présidentielle par l’obtention du poste de Président du Parlement qui lui a été, semble-t-il, promis. Et cela pour ne pas soutenir en force et d’une manière déclarée Moncef Marzouki lors du second tour de la présidentielle. En contrepartie, Ennahdha n'émettrait aucune objection quant à l'obtention de la Présidence du gouvernement et de la République par Nidaa.
 
Devant autant de données, il est clair que les choix de Nidaa et d’Ennahdha seront très difficiles à prendre bien que tout porte à croire que le choix du futur Président du parlement sera a priori le plus consensuel possible.
 
Il semble aussi que le choix du Président du Parlement reste tributaire de l’éventuelle rencontre d'Essebsi et Ghannouchi ainsi que des différentes pressions étrangères exercées dans ce sens et des lobbies économiques qui essaient de rapprocher les points de vue des deux plus grands partis politiques du pays. Et ce, afin de faire réussir cette étape transitoire très délicate, et ce, malgré la réticence de plusieurs dirigeants, aussi bien au sein de Nidaa Tounes qu'au sein d'Ennahdha qui refusent toute forme d’alliance ou de rapprochement.                                             
 
Slim Maâtoug