Profondes divergences au sein de la commission de lutte contre le coronavirus : trop peu, trop tard

Prévue à midi, la conférence de presse qui devait être donnée au terme de la réunion de la commission nationale de lutte contre le coronavirus n’a eu lieu qu’à 16h00, ce qui est une indication des discussions animées qui ont ponctué cette réunion.

Selon nos informations de profondes divergences ont marqué cette réunion. Devant l’extrême gravité de la situation sanitaire illustrée par les chiffres des contaminations, des décès et des nouvelles souches, le comité scientifique a plaidé pour des mesures plus drastiques dont notamment un confinement général pour une période de deux semaines.

Mais cela n’a pas été retenu. On s’est contenté finalement de ce que d’aucuns ont appelé des mesurettes dont l’effet ne serait pas garanti dans la limitation de la propagation de la pandémie.

Du reste certaines décisions semblent inappropriées comme celle portant interdiction de la circulation de tous les véhicules à compter de 19h, alors que le début du couvre-feu est fixé à 22h00. Cette mesure signe l’arrêt des activités des restaurants qui sont généralement situés à la périphérie des villes et dont l’accès nécessite l’utilisation des moyens de transport.

Les restaurateurs qui ont fait leur approvisionnement vont se retrouver avec des marchandises sur les bras. Comme d’habitude aucune mesure d’accompagnement n’a été prévue pour alléger les difficultés inhérentes à l’application des nouvelles décisions prises.

L’autre mesure-phare est la suspension des cours dans les écoles, collèges et lycées en attendant d’organiser une réunion pour déterminer la meilleure façon de finir l’année scolaire et d’organiser les cours à distance. Mais qu’a-t-on prévu pour les parents qui travaillent et qui ne peuvent donc garder leurs enfants. Vont-ils les abandonner à leur sort.

On a aussi décidé un décalage d’une heure entre les employés du secteur public. Mais cela ne pourra pas alléger l’affluence dans les transports publics. Il aurait été plus indiqué d’appliquer le travail un jour sur deux pour les fonctionnaires.

Il a été aussi annoncé que tous les commerces qui ne respectent pas les protocoles sanitaires et les horaires du couvre-feu seront fermés. Cependant on se demande comment une telle mesure pourrait être appliquée. Les forces de l’ordre devraient être mobilisées pour ce faire. Mais le voudraient-elles qu’elles ne le pourraient pas.

Pour paraphraser une réplique célèbre d’un grand homme politique, les mesures prises c’est trop peu, trop tard.

RBR