Quand Fakhfakh se fâche à cause de la seule question qui fâche !

Quand Fakhfakh se fâche à cause de la seule question qui fâche !

On s’attendait à ce qu’il réédite sa dernière prestation, mais rien n’en fut : le chef du gouvernement Elyès Fakhfakh a déçu. En partie à cause de ses deux interviewers dont les questions ont, pour la plupart, péché par un manque pertinence et de clarté dans les formulations. Il leur manqué cette capacité ou plutôt cette célérité dans la relance pour tirer le meilleur de leur hôte. De son côté, Fakhfakh ne s’est pas montré dans son jour : un peu timoré, peu sûr de lui, manque de maîtrise des données et escamotage d’une réalité qui n’est pas ce qu’il raconte. On a l’impression au sortir de l’interview que les questions ont été choisies sur mesure pour éviter celles qui puissent contrarier l’interviewé, tout simplement celles fâchent.

D’ailleurs, Fakhfakh est sorti de ses gonds à cause de la seule question qui fâche : celle de la suspicion de corruption qui tourne autour du marché controversé des bavettes. Il a donné raison à son ministre de l’industrie, coupant ainsi court à toutes les rumeurs et sans attendre les résultats de l’enquête engagée par le ministre chargé de la lutte contre la corruption qui, a-t-il dit a déjà pris cette initiative sans le consulter. Une manière d’orienter l’enquête. « Que le ministre ait recouru à une usine dont le propriétaire est un député, est loin d'être le vrai problème en ce temps de guerre », a sèchement répondu Fakhfakh expliquant que ceux qui avaient créé cette fausse polémique ne sont pas conscients de la gravité de la situation. Ce qui a eu comme un effet d’intimidations sur les deux journalistes. Il a ajouté sur un ton ferme : « Nous n'avons ni le temps ni les moyens pour nous attarder à ce genre de détails alors que la pandémie se propage. S'il y a une suspicion de corruption, je serai le premier à intervenir à m'y opposer mais il ne s'agit d'aucun marché. Et s’il faut un décret-loi pour arranger ça, je serai prêt à le promulguer ».

Aucune relance de la part des deux journalistes et aucune autre question qui puisse contrarier le chef du gouvernement.

Ce faisant, Fakhfakh risque d'ouvrir la voie à tous les dépassements.

Nous l’avons félicité pour sa dernière prestation où il était apparu comme le vrai chef de guerre, et par moments, ferme et décidé. Il avait rassuré et transmis de messages d’espoir aux Tunisiens. Ce qui, malheureusement, n’a pas été le cas dans la soirée de dimanche 19 Avril sur la Watanya Une et Hannibal TV.

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