Rached Ghannouchi : Qui a dit que la révolution va régler les problèmes du pays en 4-5 ans !
« La révolution n’a pas réglé tous les problèmes, mais de nombreux acquis ont été réalisés et de larges perspectives restent ouvertes », a déclaré vendredi le leader du mouvement Ennahdha, Rached Ghannouchi, ajoutant : « qui a dit qu’une révolution réalisait ses objectifs au bout de 4 ou 5 ans. L’histoire prouve le contraire »
Au cours de l’émission « Noktet Hiwar » (Point de débat) sur BBC-Arabic, il a affirmé que la décision de son parti de « séparer le religieux du politique en devenant un parti civil », est « une évolution naturelle ». « Il y a eu une révolution qui a amené une transition dans laquelle la politique n’est plus interdite, avant il n’y avait pas de politique mais une hypocrisie politique avec un pouvoir centralisé.» a-t-il soutenu. Et d’ajouter : « Nous avons décidé la séparation afin d’éviter qu’on nous accuse d’instrumentaliser la religion dans la politique, c’est pour cela que nous avons donné le choix, à ceux qui veulent prêcher, de continuer leurs activités sans faire de politique et ceux qui veulent faire de la politique nous leur avons permis de le faire » a affirmé le président d’Ennahdha.
« Nos adversaires nous accusent souvent de faire l’amalgame. Quand nous avons participé aux élections parlementaires plusieurs imams ont voulu soumettre leur candidature et nous leur avons dit de choisir entre leur activité religieuse et de faire de la politique », a-t-il assuré.
Sur la coalition avec Nidaa Tounes, Rached Ghannouchi a souligné que c’est une nécessité en plus d’être du pragmatisme « Nous étions des adversaires résolus et nous nous sommes livrés une bataille sans merci, mais nous avons décidé de placer l’intérêt du pays au-dessus de nos différends ».
Interrogé par le public sur ses propos sur « l’islam en colère », il a précisé que c’est une expression et non une philosophie, qui a été dite dans un contexte particulier au Moyen-Orient. « J’ai dit qu’il fallait traiter la cause de cette maladie qu’est le terrorisme et que nous condamnons. Je parlais pour dire qu’il faut en éradiquer la cause et une des causes est la dictature et les différends sectaires. Je ne justifie rien du tout, mais parfois quand un politicien parle comme un sociologue ses propos peuvent être mal compris », a expliqué Rached Ghannouchi.
En ce qui concerne les contestations au sein d’Ennahdha sur sa réélection à la tête du parti, Rached Ghannouchi a précisé que ce sont des opinions légitimes et qu’Ennahdha est un parti dans lequel tous les avis sont permis. « L’unité du mouvement est due au fait que c’est un parti authentique, gouverné par des institutions très fortes. »
Qu’en sera-t-il d’Ennahdha après Ghannouchi, s’est interrogée l’assistance. le chef du parti a répondu que ce qui lui importe le plus c’est surtout l’avenir du pays, du peuple, de la démocratie, quant à « Ennahdha tant qu’il tenu par ses institutions et non par des personnes il n’y a rien à craindre pour son avenir ».
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