Réforme des retraites : quand la confiance fait défaut dans les relations gouvernement-UGTT

Réforme des retraites : quand la confiance fait défaut dans les relations gouvernement-UGTT

 

Le Secrétaire général de l’UGTT, Noureddine Taboubi était dans tous ses états en répondant mercredi à une radio qui lui demandait si son organisation était d’accord à propos du recul de l’âge de la retraite. Le gouvernement avait brandi cet accord comme une grande victoire.

Il n’en est rien a rétorqué Taboubi fustigeant « adolescence politique » pour ne pas dire amateurisme tout court du ministre qui a fait part de cet accord. Il a donné raison à Abdelkrim Jrad membre du bureau exécutif lorsque celui-ci a déclaré que la CNRPS est dans l’incapacité de verser les pensions de retraire du mois de novembre, ce qu’un ministre a démenti catégoriquement.

S’agit-il d’un recul de l’UGTT sur un accord déjà obtenu sur l’âge de la retraite. En fait, il n’en est rien. Le problème entre la centrale syndicale et le gouvernement est tout autre. C’est une question de confiance qui fait défaut dans leurs relations.

L’UGTT parle d’un package dont l’âge de la retraite n’est qu’un volet. Pour elle, tout est à prendre ou à jeter. En annonçant le recul de l’âge de la retraite, le gouvernement veut mettre la pression sur la centrale, ce que celle-ci refuse.

Ainsi la centrale ouvrière a donné son accord en faveur de l’institution d’une contribution sociale solidaire(CSS) de 1% sur les revenus des personnes physiques et morales et non un point de TVA comme suggéré au départ, une proposition refusée par l’UGTT et l’UTICA car elle grève le pouvoir d’achat.

Mais la centrale ouvrière met une condition à son accord : que le produit de cette CSS, soit un peu plus de 300 millions de dinars par an soit entièrement versé aux Caisses sociales. Or affirme-t-on auprès de la centrale syndicale, en examinant le projet de loi des Finances 2018, on trouve que 200 millions de dinars seulement ont été affectés aux caisses sociales, le reste ayant été alloué à d’autres dépenses.

Ce n’est pas ce qui a été convenu, dit-on du côté de la Place Mohamed Ali. Cette CSS étant un impôt, le premier du reste à avoir été institué au profit de la protection sociale dans le cadre de la diversification des sources de financement des caisses sociales, rien n’oblige le gouvernement à ne l’affecter qu'aux caisses sociales.

Pour parer à l’éventualité de l’affectation des ressources consacrées aux caisses sociales à d’autres objets, l’UGTT propose la création d’un conseil national de la protection sociale pour une gestion tripartite (ouvriers, patrons et gouvernement) des caisses sociales. C’est dire que la confiance règne entre UGTT et gouvernement !

Le sauvetage des caisses sociales devient une urgence nationale. Car même si les pensions de retraités de la CNRPS du mois de novembre 2017 seront versées aux ayant droits comme d’habitude, il a fallu racler les fonds de tiroir pour réunir les 60 millions de dinars nécessaires à cette fin.

Pour la seconde année consécutive, l’Etat a affecté une rallonge de 300 millions de dinars en 2016 et 500 millions de dinars en 2016 au profit des caisses. Cela ne saura se poursuivre.

Dans tous les cas, l’UGTT a convenu d’un ensemble de mesures au cours d’une session de sa commission administrative, mais elle attend l’adoption de la loi des Finances 2018 pour les présenter. Toujours une question de confiance !

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