Remaniement : Un gouvernement anti-femmes, débarrassé des proches de Kaïs Saïed

Remaniement : Un gouvernement anti-femmes, débarrassé des proches de Kaïs Saïed

 

A peine quatre mois et demi après avoir obtenu la confiance du Parlement, le chef du gouvernement Hichem Méchichi a procédé à un profond remaniement ministériel qui a touché 12 départements dont deux ministères régaliens, la Justice et l’Intérieur.

La liste qu’il a annoncée, ce samedi après-midi, ne comprend apparemment aucun candidat partisan. Il a gardé la même ligne avec une équipe apolitique mais qui lui est acquise, formée essentiellement des anciens de l’ENA.

Du coup, il s’est débarrassé des ministres proches de la présidence de la République. Ainsi après ceux de la Culture et un peu plus tard de l’Intérieur, il a évincé de son équipe les ministres de la Justice, des Domaines de l’état et des Affaires foncières, de l’Agriculture, de la Santé ainsi que la ministre chargée des Relations avec les instances constitutionnelles et de la société civile.

Méchichi a également décidé de revoir la structure du gouvernement avec le rétablissement des départements de l’énergie et des mines et de la formation professionnelle et de l’emploi auquel il a ajouté l’économie sociale et solidaire.

En contrepartie, il a supprimé le ministère chargé des relations avec les instances constitutionnelles et de la société civile et le secrétariat d’état auprès du ministre des finances.

Deux anciens ministres font leur retour au gouvernement : Moncef Ben Mosbah, ancien ministre du Commerce et de l’Artisanat de 2009 à 2010 et Oussama Kheriji qui reprend son poste de ministre de l’Agriculture et des ressources hydrauliques où il officiait sous le gouvernement Elyès Fakhfakh

Toutefois, le chef du gouvernement n’a donné sa chance à aucune femme. Au contraire, il en a évincé quatre, Thouraya Jeribi, Leila Jaffel, Akissa Bahri et Salwa Sghayer. Du coup, le nombre de femmes est ramené à quater seulement, trois ministres : Olfa Ben Ouda, ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Imen Houimel, ministre de la Femme, de la Famille et des Seniors, Hasna Ben Slimane, ministre auprès du chef du gouvernement chargée de la Fonction publique, et Sihem Ayadi, secrétaire d'État auprès du ministre de la Jeunesse et des Sports.

Le rétablissement de ministères après avoir été scindés en deux (ministère de l’Industrie, des mines et de l’Energie et ministère de la Jeunesse, des Sports et de l’Intégration professionnelle) est-il le signe d’une erreur qu’il a fallu corriger ?

En tout cas il n’est pas révélateur d’une vision claire du travail ministériel.

B.O

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