Retour à la case départ pour la télévision tunisienne ?

Un vent nouveau souffle sur la Tunisie au lendemain du 14 Janvier et les médias ont pu pratiquer jusqu’à maintenant un journalisme libre, dégagé

de toute censure. Mais voilà, dans le journal de 20h de la Wataniya 1,  du 16 Novembre, un invité est présenté en tant que chercheur et analyste politique connaissant les affaires politiques de la Tunisie.

Il s’agit de Rafik Abdessalem, chercheur au Centre d'étude Al-Jazira de Doha. Mais le hic est que ce monsieur est très proche du bureau politique d’Ennahdha et serait le gendre de M. Rached Ghannouchi.

Durant les sept minutes de l’interview, M. Abdessalem développera un argumentaire digne d’un membre du bureau politique d’Ennahdha, défendant bec et ongles les propos de M. Hammadi Jebali.

En présentant M. Rafik Abdessalem en qualité d’analyste politique, la Watanyia 1 entre dans une logique de quasi-manipulation de l'opinion publique. La chaîne nationale avait pour devoir de garantir une certaine neutralité pour ajouter de la clarté au débat. Tel n’a pas été le cas et c’est là où le bât blesse.

Les réflexes de Tunisie 7 sont-ils en train de reprendre le dessus ? Sommes-nous en train de passer du mauve au bleu ? Il faut reconnaître que le soupçon commence à peser sur le fait que certains médias (et pas des moindres) commencent à donner dans la propagande aux nouveaux dirigeants de la Tunisie à savoir Ennahdha.

Toutefois, si le but était de défendre Ennahdha, la Wataniya 1 aurait du inviter un membre de ce parti et de le présenter en tant que tel. La chaine publique semble donc passer à nouveau sous la coupe du pouvoir, en oubliant certains de ses devoirs à l’égard de ses téléspectateurs.

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