Saïed à la commémoration du décès de Bourguiba fustige « une cour de règlement des comptes ».

   Saïed à la commémoration du décès de Bourguiba fustige « une cour de règlement des comptes ».

 

Le président de la République Kaïs Saïed a exprimé son rejet des « tentatives de certains de mettre en place des lois sur-mesure » pour « régler des comptes», réaffirmant son respect de la Constitution qui lui donne le droit de s'opposer « même pour des raisons politiques ».

Le Chef de l'Etat, qui s'exprimait lors de la cérémonie organisée à Monastir pour la commémoration du 21ème anniversaire du décès du leader Habib Bourguiba, a appelé à ne pas instrumentaliser les textes législatifs « au service d'une personne ou d'une partie précise ».

« La Tunisie a aujourd'hui besoin d'une véritable Justice et d'une Cour constitutionnelle, et nous n'accepterons pas une Cour de règlements de comptes », a-t-il insisté. Il a critiqué le retard dans l'installation de la Cour constitutionnelle, que le Parlement était appelé à instaurer en un délai d'un an après les législatives (article 148 de la Constitution).

« Voilà qu'aujourd'hui, après plus de cinq ans de léthargie, de divisions et d'hypocrisie, ils ressentent un danger et se rappellent de l'importance de la Cour constitutionnelle et de la suprématie de la loi », a-t-il lancé, soulignant qu'ils « se sont mis dans une situation impossible » et ne le « pousseront pas à violer la Constitution ».

Kaïs Saïed a en outre affirmé qu'il regardait vers l'avenir, « contrairement à ceux qui veulent revenir sur l'Histoire et ses erreurs, et aux signes d'arriération que la société tunisienne n'acceptera aucunement ». « Nous avons beaucoup de matière et d'outils juridiques, et chaque partie devra assumer l'entière responsabilité du blocage des rouages de l'Etat, des coups qui lui sont portés de l'intérieur et des coups portés à la société ».

Il a dénoncé « un complot » qui vise à atteindre le service public créé depuis les années soixante, comme l'Education, la Santé et le transport, et qui vise également nos valeurs islamiques. « Le peuple est excédé par la pauvreté et toutes les formes d'exclusion, et il a le droit de participer à l'instauration d'un nouveau système politique qui lui offre les mécanismes juridiques lui permettant de réaliser ses revendications », a-t-il encore souligné.

Le président de la République a relevé que « certaines forces contrôlent toujours l'appareil de l'Etat », soulignant que le pays est passé du parti unique au lobby unique. « Ceci est un véritable danger, puisque nous avons en apparence un pluralisme politique, mais en réalité un lobby unique », a-t-il prévenu, se disant non-disposé à traiter avec les lobbies et avec ceux qui ont mis la main sur les richesses du peuple.

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