Sciences Po-Paris : intervention des forces de l’ordre et le mouvement fait tache d’huile

Les forces de l’ordre sont intervenues, vendredi 3 mai à la mi-journée, pour expulser d’un bâtiment de l’Institut de Sciences Politiques dit Sciences Po Paris plusieurs dizaines d’étudiants mobilisés en soutien à Gaza. Le comité Palestine, qui rassemble les manifestants concernés, a annoncé dans un point presse diffusé en direct sur Instagram avoir « refusé le compromis » proposé par la direction – dont la teneur n’était pas connue au moment de l’intervention des forces de l’ordre.
L’arrivée de gendarmes mobiles et d’une compagnie républicaine de sécurité puis l’évacuation ont été en partie diffusées sur le même compte Instagram. Sur les images, plusieurs étudiants, assis par terre, étaient soulevés les uns après les autres par des agents puis dirigés vers la sortie – parfois en étant traînés au sol. Dans une vidéo du comité Palestine publiée quelques minutes plus tard, les étudiants se trouvaient à l’extérieur de l’établissement.
Après cette évacuation, un rassemblement en soutien à la cause palestinienne s’est tenu vendredi après-midi place du Panthéon, à Paris, à l’appel de syndicats étudiants tels que L’Union étudiante et l’Union nationale des étudiants de France, ainsi que des organisations de jeunesse de partis politiques, comme Les Ecologistes ou La France insoumise. Le président « insoumis » de la commission des finances à l’Assemblée nationale, Eric Coquerel, y a notamment appelé « le gouvernement [à] accepter que les jeunes se mobilisent ». « Ce qui est fait, c’est plutôt de criminaliser, de caricaturer, de calomnier souvent », a-t-il fustigé.
« La fermeté est et restera totale », a fait savoir pour sa part Matignon à l’Agence France-Presse (AFP). « S’agissant de la situation dans les établissements, certaines ont pu être réglées par le dialogue. Pour d’autres, des réquisitions par les présidents d’université ont été faites, et les forces de l’ordre sont intervenues immédiatement. Cette fermeté paie : vingt-trois sites perturbés ont été évacués hier », a affirmé la même source à l’AFP, ajoutant, pour Sciences Po Paris, que le Premier ministre Gabriel Attal avait « demandé l’intervention dès la réquisition de l’administrateur provisoire ».
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