Sommes-nous tous des populistes ?

Par Mahjoub Lotfi BELHEDI

Dans les moments des méta- crises, le populisme - au pluriel - prend le devant de la scène politique en balisant le Tao (le chemin) de salut d’une pseudo-élite tyrannique !

A l’instar d’un nombre de conquêtes populistes au monde, que ce soit en Amérique latine  ou en Occident, les courants populistes se nourrissent constamment d'un état fort d'insatisfaction ayant pour corollaire une gronde populaire générale et généralisée.

La journée du 25 juillet dernier n’était en fait que l'incarnation typique de cette gronde doublement populaire et populiste !

Populaire en mettant fin à un contrat de bail fallacieux entre une pseudo-élite politico-médiatique  et une bonne partie de la société, mais populiste de gouvernail dont le quartier général  est formé de fervents adeptes du courant le « Peuple veut » !

Dans cette nouvelle dynamique d'histoire, les bons et les mauvais parieurs se sont croisés autour d'une boule de cristal pour décrypter  l'ADN politique du nouveau cap pris par le président le jour de la fête de la république …

Et pour ne pas se laisser pris dans les embuscades sémantiques du terme populiste, il convient de  rappeler qu'il s'agissait avant tout d'une rhétorique,  d’une stratégie de communication et d'un outil de stigmatisation de l'autre plus qu'une idéologie aux contours conceptuels nettement définis !

Au delà de son acception la plus orthodoxe en tant que «  mouvement politique qui fait la promotion du «peuple» -imaginaire ou réel, majoritaire ou identitaire- en développant un discours fondé sur une triple méfiance : 1) à l'endroit de certaines élites (partis, députés, fonctionnaires) ; 2) à l'endroit d'un prétendu système caché (complot) qui trahirait les intérêts fondamentaux du peuple etc.. », elle est aussi savamment  et couramment instrumentalisé  par la droite pour stigmatiser la gauche et vice versa, de même les économistes qualifient certaines mesures prises par les politiques de populisme faute de formation suffisante en sciences économiques !

Dans sa cartographie planétaire,  le populisme en Amérique latine revêt plusieurs formes allant  du « Péronisme » en Argentine au « Bolivarisme » de Hugo Chavez. Aux USA, le phénomène « Trumpiste » n'est qu'une manifestation de l’émergence du populisme au sein de la société américaine, en occident, plusieurs États sont sous l'emprise de gouvernements qualifiés de populistes …

Chez nous, depuis 2011, nous vivons au rythme d'un populisme intense de souche facebookienne, pratiqué par tous les acteurs politico-civils déclarant la guerre de tous contre tous !

Désormais, dans un pareil ce champ de mines, les voyants les plus perspicaces devront fixer,  leurs regards divinatoires sur la trajectoire populiste qu'elle va prendre notre pays où le couple Populisme / Populaire s'entremêlent d'une manière extrêmement confuse !