Sous pression, la Corée du Nord promet un «océan de flammes» à Washington et Séoul

 Sous pression, la Corée du Nord promet un «océan de flammes» à Washington et Séoul
 
 
Le régime nord-coréen a encore poussé d’un cran la virulence de son discours contre la Corée du Sud et les Etats-Unis alors que des manœuvres d’une ampleur exceptionnelle ont commencé ce lundi.
 
Inquiet pour sa survie après la mise en place de nouvelles sanctions économiques internationales, le régime nord-coréen a encore poussé d'un cran ce lundi matin la virulence de son discours contre la Corée du Sud et les Etats-Unis, qui ont lancé, dans la matinée, de gigantesques manœuvres militaires communes. L'agence officielle KCNA, l'un des principaux organes de propagande du régime paléo-stalinien, a indiqué que la Commission de défense nationale, dirigée par le jeune dictateur Kim Jong-un, se tenait prête à lancer une « attaque nucléaire préventive au nom de la justice » contre les territoires américain et sud-coréen.
 
« Etant donné que ces exercices militaires menés par l'ennemi ont été identifiés comme une provocation de guerre atomique sévère contre le droit d'indépendance, nos répliques militaires seront plus préemptives et les attaques nucléaires plus offensives », a expliqué Pyongyang, qui promet de réduire « en un instant » les intérêts de ses ennemis « en des océans de flammes et de cendres ».
 
Probable durcissement des sanctions économiques
 
Si le pouvoir nord-coréen a régulièrement recours aux rodomontades « colorées » contre ses grands voisins, il semble cette année particulièrement fébrile. Pyongyang doit gérer l'impact probable du durcissement des sanctions des Nations Unies contre son périlleux équilibre économique. Ses élites politiques, qui ont profité jusqu'ici du maintien de la dynastie des Kim à la tête du pays, pourraient perdre de leur intérêt pour la survie du clan si la corruption qui les nourrit venait à se tarir.
 
La communauté internationale se propose de surveiller de manière beaucoup plus drastique les rares flux commerciaux qui alimentent encore le pays, dont l'économie est très fragile. Ce dimanche, les Philippines ont formellement saisi le « Jin Teng », un navire nord-coréen venu décharger des marchandises dans l'un de ses ports. Les autorités de Manille ont indiqué que l'équipage, qui pensait initialement pouvoir reprendre sa route pour la Chine, allait être expulsé et que le bateau serait prochainement inspecté par l'ONU.
 
Exercices militaires d'ampleur exceptionnelle
 
Le courroux de Pyongyang serait également alimenté par la dimension exceptionnelle des exercices militaires lancés jusqu'à la fin avril dans la région par les armées américaine et sud-coréenne. Quelque 15.000 soldats américains stationnés en Corée du Sud et à l'étranger, ainsi que 300.000 soldats sud-coréens, participeront à ces manœuvres et simulations. Baptisées « Key Resolve et Foal Eagle », elles permettent notamment de préparer une réponse à un éventuelle attaque du Nord sur la Corée du Sud. Les commandements des deux armées vont notamment étudier le scénario d'une intervention contre l'arsenal nucléaire nord-coréen, dont Washington et Séoul peinent encore à évaluer la dangerosité réelle.
 
Mettant en perspective la rhétorique belliqueuse de Pyongyang, les experts indépendants estiment que la Corée du Nord ne dispose probablement que d'une dizaine d'ogives nucléaires et ne maîtrise pas encore la technologie de miniaturisation nécessaire à leur lancement. (AFP)
 
 

Votre commentaire