Syrie: le port du burkini obligatoire sur les plages publiques

Les autorités au pouvoir depuis six mois en Syrie après avoir renversé le régime de Bachar al-Assad, ont annoncé, ce mardi, une nouvelle directive imposant aux femmes de porter le burkini ou des vêtements couvrants sur les plages publiques. Cette mesure, introduite par le ministère du Tourisme, ne s’applique cependant pas aux établissements privés jugés luxueux.
Dans un communiqué, le ministère justifie cette décision par «l’intérêt général» et appelle les vacanciers à adopter des tenues «plus décentes» sur les plages publiques. Les femmes sont ainsi priées de porter un burkini ou un maillot couvrant largement le corps. En dehors des zones de baignade, elles devront revêtir des vêtements amples. Les hommes, quant à eux, ne sont plus autorisés à se promener torse nu sur la voie publique.
Dans une Syrie traditionnellement conservatrice, le port du maillot de bain était déjà peu courant sur les plages publiques. Toutefois, ces nouvelles règles renforcent encore les restrictions vestimentaires, tout en introduisant une distinction notable entre les plages publiques et les établissements privés considérés comme haut de gamme. Dans ces lieux, les tenues de bain occidentales restent autorisées, «dans les limites des bonnes mœurs», précise le ministère.
Les autres établissements privés sont tenus d'appliquer les nouvelles consignes. Par ailleurs, le ministère insiste sur le port, dans l’espace public, de vêtements amples couvrant épaules et genoux, tout en déconseillant les habits transparents ou trop ajustés. Aucune précision n’a encore été donnée sur d’éventuelles sanctions en cas de non-respect de ces règles.
L’annonce a rapidement suscité des réactions contrastées sur les réseaux sociaux. Certains internautes saluent une décision « respectueuse des valeurs culturelles », tandis que d'autres dénoncent une atteinte aux libertés individuelles.
«La Syrie est un pays modéré et ouvert, elle doit rester inclusive et sans restrictions. Le ministère doit reconsidérer sa décision», a commenté une internaute prénommée Chaza sur la page Facebook du ministère du Tourisme. À l’inverse, un autre utilisateur, Yahya Qabisho, a exprimé son soutien : «Il faut respecter la culture syrienne. Merci au ministre du Tourisme».
Depuis l’arrivée au pouvoir des islamistes, de nombreuses voix s’élèvent pour exprimer leur inquiétude quant à l’érosion des libertés.
Avec AFP
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