Tebboune décide le non renouvellement du contrat du gazoduc Maghreb-Europe via le Maroc

Tebboune décide le non renouvellement du contrat du gazoduc Maghreb-Europe via le Maroc

 

Le président algérien Abdelmadjid Tebboune a décidé ce dimanche 31 octobre, le non-renouvellement du contrat du gazoduc Maghreb-Europe (GME) qui alimente l’Espagne via le Maroc. Selon un communiqué rendu public par la Présidence algérienne, le chef de l’Etat a également ordonné la « cessation des relations commerciales entre Sonatrach (compagnie algérienne des hydrocarbures) et l’Office marocain de l'électricité et de l’eau potable (ONEE) ».

« Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a reçu, aujourd’hui, un rapport sur le contrat liant la société nationale Sonatrach à l’Office marocain de l’électricité et de l’eau, daté du 31 juillet 2011, et qui prend fin aujourd'hui, 31 octobre 2021, à minuit. Au vu de l’attitude agressive du Royaume du Maroc envers l’Algérie, qui porte atteinte à l’unité nationale, et après consultation du Premier ministre, du ministre des Finances, du ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, et du ministre de l’Energie et des Mines, le Président de la République a ordonné à la société nationale Sonatrach de cesser les relations commerciales avec la société marocaine et le non-renouvellement du contrat », lit-on dans ce communiqué.

Cette décision, rappelons-le, était prévisible en raison de la crise diplomatique entre l’Algérie et le Maroc. Plusieurs responsables algériens, dont le ministre de l’Energie, Mohamed Arkab, avaient laissé entendre que le GME sera définitivement enterré et que les livraisons gazières vers l’Espagne se feront via le nouveau gazoduc mis en service Medgaz, reliant directement l’Algérie à l’Espagne.

« Nous nous sommes engagés à ce que toutes les livraisons se fassent à travers les installations se trouvant en Algérie, via le gazoduc Medgaz et les complexes de conversion de gaz », avait déclaré, le 27 octobre dernier, Mohamed Arkab à l’issue de son audience avec la 3e vice-présidente du gouvernement espagnol et ministre de la Transition écologique et du Défi démographique, Teresa Ribera Rodriguez, en visite à Alger.

Le ministre algérien avait également tenté de rassurer le partenaire espagnol concernant l’approvisionnement en gaz, malgré l’abandon du gazoduc Maghreb-Europe. «L’Algérie est prête à discuter avec son partenaire espagnol de livraisons gazières supplémentaires et à fixer un programme pour assurer ces livraisons », avait-il souligné.

Et d’ajouter : « L’Algérie, à travers la compagnie Sonatrach, honorera ses engagements avec l’Espagne, relatifs à l’approvisionnement en gaz naturel et elle est prête à discuter des conditions de livraisons gazières supplémentaires ».

Selon lui, « les partenaires espagnols ont été rassurés que l’Algérie fournira, dans le cadre des contrats conclus entre Sonatrach et les sociétés espagnoles, tous les approvisionnements prévus, grâce à l’extension de la capacité du Medgaz ainsi que les capacités en GNL ».

Inauguré en 1996 avec l’objectif de développer l’intégration économique du Maghreb, le gazoduc GME qui relie le champ gazier de Hassi R’mel dans le sud algérien à l’Espagne, via le Maroc, va cesser son activité ce dimanche 31 octobre à minuit.

Il permettait à l’Algérie d’approvisionner en gaz l’Espagne et le Portugal, et au Maroc de bénéficier de 50 millions à 200 millions de dollars de droits de passage sur son territoire, en fonction des quantités de gaz transportées, et de tirer 800 millions à un milliard de m3 de gaz par an, pour produire 10% de son électricité.

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