Tensions entre Alger et Paris : l’Algérie rappelle « immédiatement » son ambassadeur

  Tensions entre Alger et Paris : l’Algérie rappelle « immédiatement » son ambassadeur

 

Les tensions entre l'Algérie et la France connaissent un nouvel épisode. En effet, Alger a décidé mercredi soir « de rappeler immédiatement en consultation » son ambassadeur en France.

En cause : la diffusion, la veille au soir, de deux documentaires consacrés au Hirak, le mouvement de contestation populaire qui secoue l’Algérie depuis février 2019 et a notamment conduit à la démission du président Bouteflika, au pouvoir depuis 1999.

La chaîne France 5 proposait « Algérie, mon amour », de Mustapha Kessous, réalisateur et journaliste au Monde, qui donnait la parole à cinq jeunes Algériens âgés de 20 à 29 ans. Sa diffusion a agité les réseaux sociaux. Certains internautes dénonçant une image « réductrice » du Hirak et la « non-représentativité » des interviewés. D’autres s’étonnant d’un tel tollé et rappelant qu’un mouvement populaire de cet ordre n’a pas de représentants désignés.

Le même soir, la chaîne LCP (chaine parlementaire) proposait « Algérie : les promesses de l’aube », un film de Julie Peyrard et Sonia Amrane, également consacré au Hirak, dont la première diffusion avait eu lieu sur Arte, en juin 2019. Elles y décryptent quatre mois du mouvement de protestation en donnant la parole à des citoyens et à des intellectuels algériens.

La concomitance des deux diffusions n’a pas été du goût des autorités à Alger. Pour le ministère des affaires étrangères algérien, le « caractère récurrent de programmes diffusés par des chaînes de télévision publiques françaises (…), en apparence spontanés et sous le prétexte de la liberté d’expression, sont en fait des attaques contre le peuple algérien et ses institutions, dont l’ANP [armée nationale populaire] ».

Dans son communiqué, le ministère algérien  dénonce « cet activisme où l’inimitié le dispute à la rancœur, dévoile les intentions malveillantes et durables de certains milieux qui ne souhaitent pas l’avènement de relations apaisées entre l’Algérie et la France, après cinquante-huit ans d’indépendance ».

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