Tous les secteurs sont à plat sauf la contrebande

Tous les secteurs sont à plat sauf la contrebande

 

Tous les secteurs de l’économie nationale sont à plat sauf la contrebande qui se développe de plus en plus au vu et au su des gouvernements successifs incapables de juguler un phénomène alarmant qui connait, au cours de ces dernières années,  une ampleur sans préccédent. Le secteur  informel représente, selon plusieurs experts et les institutions internationales, « 53 % du PIB entrainant un manque à gagner pour l’économie nationale de deux milliards de dinars par an ». Et qui dit secteur informel dit contrebande.  Enorme dans un pays où l’économie se trouve pratiquement  à plat et qui peine à redémarrer en raison de plusieurs difficultés conjoncturelles, aux arrêts de la production dans des secteurs clés comme les phosphates qui a enregistré une baisse de près  de 23% et au déclin du tourisme frappé de plein fouet par deux attentats terroristes en mars 2015 au Bardo et en juin de la même année à Sousse et qui a enregistré un déficit de 45% dans le nombre de nuitées.

On parle de véritables « mafias » organisées avec à leurs têtes des barons intouchables qui gèrent des trafics de tous genres. La contrebande touche  « tous les secteurs d'activité et tous les produits, sans aucune exception: produits alimentaires, pharmaceutiques, de l'énergie, de la santé, les produits subventionnés, mais aussi les armes et les devises, dont le risque sur la stabilité sécuritaire et économique est très grave », selon l’expert Moez Joudi.

Un marché juteux comme le trafic en devises échappe au contrôle des services de l’Etat. « Il s'agit de milliards et de milliards qui s'échangent en dehors des circuits réglementaires, ce qui est en train d'impacter la valeur du dinar tunisien».

Selon une enquête de terrain, menée par un autre économiste,  Mohamed Haddar, « les transferts de devises de la seule  région de Ben Guerdane vers l'extérieur sont évalués entre un et trois millions de dinars (MDT) par jour, soit l'équivalent de 750 millions de dinars par an ».

Face au développement de ce phénomène, les services de l’Etat sont comme paralysés. Pourtant, les « barons » sont connus. La liste de « gros trafiquants » promise par le nouveau ministre du Commerce, Mohsen Hassen, risque de ne pas voir le jour, à moins d’une ferme volonté de la part du gouvernement de frapper fort en remontant toutes les filières et non en faisant la traque aux petits trafiquants de carburants et de produits alimentaires.

B.O.

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