Triste record de la Tunisie: 5 ministres de la Santé en moins d'un an et en pleine pandémie 

Triste record de la Tunisie: 5 ministres de la Santé en moins d'un an et en pleine pandémie 

Au moment où la gestion de la plus grave crise sanitaire de l’histoire du pays nécessitait une stabilité et une continuité au niveau de la prise de décision politique, la Tunisie a battu un triste record du nombre de ministres de la Santé qui se sont succédé à la tête de ce département depuis l’apparition du COVID-19.

Cinq ministres ont été chargés de ce dossier. Au moment de l’apparition du virus, c’était Sonia Ben Cheikh qui était à la tête du ministère de la Santé. C’est elle qui a mené la planification des premières stratégies de prévention et la mise en place des centres d’isolement pour le traitement des premiers malades, ainsi que des centres de confinement des Tunisiens qui revenaient de l’étranger.

Au lieu de la laisser travailler et continuer à mener cette bataille puisqu’elle maitrisait le dossier, le chef du gouvernement fraichement intronisé à l’époque Elyess Fakhfakh l’a changée à la fin du mois de février 2020 par Abdelatif Mekki, uniquement pour des considérations politiques.

A partir du 28 février et jusqu’au 15 juillet, c’est ce dernier qui a mené les opérations. Et bien qu’il ait globalement bien mené sa tâche, Fakhfakh a pris la décision de le limoger subitement suite à un différend politique qui l’a opposé à Ennhadha, sans se soucier des répercussions que cela pouvait avoir sur la gestion de le crise sanitaire, des  dysfonctionnements éventuels et des projets interrompus…  

Mekki a été remplacé par Habib Kchaou, qui était à l’époque ministre des Affaires sociales. Ce dernier a assuré l’intérim à la tête du ministère de la Santé entre mi juillet et fin août 2020, sans prendre de décisions importantes dans cette guerre contre le COVID-19.

Le 3 septembre, c’est un nouveau venu qui entre en scène dans le cadre du premier gouvernement de Hichem Mechichi. Il s’agit de Faouzi Mahdi qui a été choisi par le Palais de Carthage.

Très critiqué sur sa gestion de la crise particulièrement au niveau de la communication, ce dernier a été remplacé par le Professeur Hedi Khairi lors du remaniement annoncé le 16 janvier 2021 par Hichem Mechichi. S’il prêtera serment devant le président Kais Saied, il sera le cinquième ministre qui prendra les commandes de la Santé en Tunisie depuis le début de la pandémie, en moins d’un an !

Ce nombre record de ministres de la Santé en pleine pandémie prouve l’amateurisme et le manque de maîtrise au sommet de l'État.
 
Comme la Santé est un domaine de sécurité nationale et que le pays est en guerre contre le virus, c’est le président Kais Saied qui aurait dû intervenir pour mettre un terme à cette gabegie à la tête de ce département, car il ne peut y avoir d’efficacité dans la gestion d'une telle crise sans stabilté.

Cette instabilité ministérielle est en effet devenue un mal grave. Non seulement elle paralyse l'exécutif et le législatif, mais elle transfère la réalité de leur pouvoir à l'administration, qui malheureusement ne veut plus s’impliquer dans la prise de décision.

D’ailleurs, vu l’instabilité politique dans laquelle nous vivons depuis la révolution,  le régime sous lequel nous vivons n'est bientôt plus celui de la démocratie, il devient celui de la bureaucratie; et souvent une bureaucratie collégiale, plus irresponsable que l'autre.

C’est pour cela qu’il est plus que jamais urgent de mettre un terme à ce cirque de l’instabilité politique en général et l’instabilité  à la tête du ministère de la Santé car nous sommes en pleine guerre et une guerre ne peut se gagner avec  des généraux qu’on change à longueur de l’année.

 

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