Tunisair entre le marteau et l’enclume… encore une fois !

Tunisair entre le marteau et l’enclume… encore une fois !

 

Chaque Tunisien le sait bien, le fleuron national est menacé. Un sauvetage est plus qu’urgent aggravé par les conséquences économiques de cette crise sanitaire dans le domaine du transport aérien.

Alors que la compagnie présente actuellement un enième plan de sauvetage concret et réaliste pour obtenir de l’Etat tunisien une garantie afin de bénéficier d’un appui ( aide financière ou garantie de l’état) lui permettant de continuer à exister et d’amorcer les changements tant attendus ; les rivalités politiques prennent le dessus et les intérêts de certains priment sur l’intérêt collectif.

En effet, une divergence d’avis a lieu au plus haut sommet sur la question des représentations et détachés de Tunisair à l’étranger. Il paraît que la tutelle appelle à supprimer les représentations sans prendre en compte ce que cela pourrait coûter à la compagnie en termes de manque à gagner et de perte de parts de marchés… sans rentrer dans les détails chiffrés, il est à noter que globalement, les représentations à l’étranger que le Ministre veut tout simplement faire disparaître rapportent beaucoup plus qu’elles ne coûtent surtout dans un contexte de reprise du trafic aérien post Covid.

En effet, le chiffre d’affaires généré par nos représentations dépasse les 70% du chiffre d’affaires global de Tunisair et elles constituent le seul vis à vis direct avec le flow de demande de la clientèle tunisienne et étrangère qui voyage sur la compagnie. Ne pas amorcer la reprise post Covid par nos représentations laisserait la place vide au profit de la concurrence.

Sur le plan juridique, ne plus avoir de représentation serait interprété comme une faillite indirecte de la compagnie par les différents partenaires et fournisseurs, les détachés demeurant le seul garant de la sécurité et de la sauvegarde du patrimoine de Tunisair. Au niveau administratif et financier, les détachés sont les seuls habilités à négocier un éventuel report ou réechelonnement des paiements des fournisseurs sans compter l’accélération des procédures de récupération de la TVA auprès des pouvoirs publics.

A l’instar des autres compagnies nationales, notre compagnie nationale a besoin d’aide et si l’état tunisien ne peut débloquer les sommes adéquates pour maintenir à flot Tunisair, il est nécessaire qu’il puisse se porter garant de la continuité de son existence. Evidemment en contre partie d’un plan de restructuration conséquent et réalisable. Chose faite par la direction de la compagnie … mais certains hauts fonctionnaires ne veulent entendre raison.

En effet, des demandes non logiques et qui ne sont pas réellement efficaces sont formulées par la tutelle.

Plus bizarre encore, on accorde une faveur pour effectuer des vols de rapatriement sur des dessertes sur lesquelles Tunisair opère déjà, à une compagnie nouvelle qui est encore loin d’avoir entamé sa phase de commercialisation.

D’autre part, certes la digitalisation est accélérée en Tunisie  ces derniers temps mais on ne fournit pas la base nécessaire pour propulser Tunisair dans le monde moderne actuel (les ventes web sont sujettes à des dysfonctionnements fréquents) et on s’étonne ensuite des difficultés de notre compagnie nationale.

Saviez vous qu’un appel d’offres a été lancé il y a plus d’une année pour refaire un site à la hauteur mais que jusqu’à aujourd’hui rien n’est fait à cause des lenteurs administratives?

Saviez vous qu’en cas de suppression des représentations à l’étranger, Tunisair devra avoir recours à une sous traitance de ses services auprès de General Sales Agents qui percevra des commissions en sus pour les mêmes prestations qui étaient effectuées par nos représentations et que cela pourrait laisser la porte ouverte à tous types de malversations financières ?

Alors que cette question doit justement être traitée aujourd’hui par les plus hautes instances, il nous a semblé qu’il était judicieux de rappeler certains points concernant le dossier Tunisair.

E.M.

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