Tunisie: Chamailleries et règlements de comptes au plus haut sommet de l’Etat 

Le président de la République Kaïs Saïed a répondu hier, mercredi 27 janvier, à la correspondance du président du Parlement Rached Ghannouchi à propos du remaniement ministériel. 

Fidèle à son style, Saied a essayé de discréditer de nouveau son « ennemi » Rached Ghannouchi, qui a semble-t-il considéré le règlement intérieur de l’ARP comme étant une loi. Or, indique le président, c’en est pas une.

Le président de la République a même renvoyé le chef du parlement au texte de loi régissant cela en indiquant : « merci de consulter le journal officiel de la République tunisienne numéro 16 daté du 24 février 2015 page 579 ». 

Saied a aussi souligné une erreur de date. Selon lui, la lettre de Ghannouchi a été envoyée après la plénière consacrée au vote de confiance du remaniement ministériel et elle était datée du 26 janvier. Cependant, le président a tiqué parce que la plénière s’est achevée à 0h09, c'est-à-dire le mercredi 27 janvier 2021.

Ces chamailleries au plus haut sommet de l’Etat qui bloquent le pays, alors que la Tunisie passe par la plus grande crise de son histoire moderne, ont choqué de nombreux Tunisiens qui ne savent plus à quel Saint se vouer, en voyant leurs gouvernants se déchirer de la sorte au lieu de trouver des solutions à leur problème.

Le plus grave dans l’affaire c’est que cette guerre entre Carthage et La Kasbah et Bardo est devenue publique et que les protagonistes usent de toutes les armes pour abattre leurs ennemis.

Ce qui explique d’ailleurs un acte aussi grave que la fuite d’un document officiel paraphé par le  président de la république sur les réseaux sociaux. Un acte intolérable qui nuit à l’image de l’Etat et de nos gouvernants.

D’ailleurs, bien que certains aient appelé à l’ouverture d’une enquête pour trouver le ou les auteurs qui doivent être sanctionnés avec une extrême rigueur, cela nous paraît inutile car nos gouvernants sont malheureusement des irresponsables qui ont prouvé qu’ils sont indignes des responsabilités qu’ils occupent au plus sommet de l’Etat.

K.B.M.