Tunisie: Foued Mebazaa comprend enfin que la corruption dépasse les familles Ben Ali et Trabelsi
Depuis la chute de l'ancien régime, la justice tunisienne a trouvé son ou plutôt ses bouc-émissaires. Il s'agit des Ben Ali et Trabesli ! Certains les
présentent comme le carrefour de la corruption et les qualifient même de quasi-mafia.
D'ailleurs depuis plus de dix mois, nous avons l'impression que presque toutes les opérations d'expropriation, de chantage, de malversation et autres pratiques mafieuses sont automatiquement liés, à raison ou à tort, à la famille élargie de Ben Ali. En effet pourquoi se compliquer la vie et risquer d'avoir des problèmes au moment où on peut accuser et enfoncer davantage ces deux noms.
Au vu de l’ampleur que prend les accusations et les rumeurs contre ces familles et à en croire certains, l'éradication de la corruption se limiterait au jugement de certains membres de l'ancienne famille régnante.
Après plus de dix mois de procès et de décisions parfois controversées contre certains membres de ces deux familles, M. Foued Mbazaa, président de la République, vient de comprendre la nécessité de hisser la question de la lutte contre la corruption et la malversation au rang de constante nationale, en lui conférant un rang constitutionnel, à même de prémunir les générations futures contre ces dangers.
Au cours d'une cérémonie organisée jeudi, au palais de Carthage, M. Mbazaa a reçu un rapport de la commission nationale d'investigation sur la corruption et la malversation, qui lui a été remis par M. Abdelfattah Omar, président de la commission.
Il est à rappeler que M. Foued Mbazaa a confisqué la totalité des biens de ces deux familles. Cette décision M. Mbazaa l’appellera « mécanisme permettant de demander des comptes à tous ceux qui ont porté atteinte à la nation et pillé ses richesses ». Pourvu que cette mesure exceptionnelle pourrait faire parvenir « à une réconciliation nationale et de construire l'avenir de la Tunisie, loin de toute de forme de haine » comme le dit si bien notre Président.