Tunisie-France : Ce bout de phrase sur les « droits et libertés » qui fait controverse
La question des «droits et libertés» en Tunisie a-t-elle été évoquée lors de la rencontre ayant eu lieu au Quai d’Orsay entre le ministre tunisien des Affaires étrangères Nabil Ammar et son homologue française Catherine Colonna. C’est non affirme le ministère tunisien des Affaires étrangères s'inscrivant en faux contre un communiqué du Quai d'Orsay.
Dans un communiqué rendant compte de l’entrevue mardi à Paris entre les deux chefs de diplomatie, le Quai d'Orsay a affirmé que l'entretien «a été l'occasion de rappeler l'attachement de la France aux droits et libertés publiques partout dans le monde». Mais une source au ministère tunisien des Affaires étrangères a affirmé à l'AFP que «la question des droits et libertés n'a pas été abordée lors de la rencontre».
Dans un communiqué, le ministère tunisien a affirmé que Nabil Ammar avait souligné lors de l'entretien que «le principal défi de la Tunisie reste celui de la relance économique, et que tout message sceptique ou attitude négative ne fera que compliquer davantage l'amélioration des conditions socio-économiques dans le pays».
Interrogé par la chaine arabe de France 24, Nabil Ammar a laissé entendre que ces explications avait convaincu Catherine Colonna ce qui laisse supposer que la question a été indirectement mise sur la table de la discussion.
Après la révolution, on avait supposé qu’une telle question ne se posait plus s’agissant d’un pays qui a gagné « ses droits et libertés. Cette controverse met en évidence que ce n’est malheureusement pas le cas
L’AFP qui parle de ces positions contradictoires à propos de l’entretien tenu au Quai d’Orsay rappelle que " plusieurs ONG locales et internationales, dénoncent un net recul des libertés en Tunisie depuis que le président Kaïs Saïed s'est arrogé les pleins pouvoirs le 25 juillet 2021. Mais les défenseurs des droits humains considèrent comme timorée la position de la France à l'égard de ce qu'ils décrivent comme une «dérive autoritaire» du président tunisien : la diplomatie française s'inscrit selon eux dans une longue tradition d'indulgence de Paris vis-à-vis de Tunis".
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