Tunisie-industrie pharmaceutique: le gel des prix porte préjudice au secteur

Afin de renforcer la place du secteur de l'industrie pharmaceutique dans le tissu industriel tunisien et de

conforter sa participation au volume des exportations, des mesures présidentielles ont été décidées, au cours du conseil ministériel du 20 novembre 2009.

En ce sens, un séminaire de présentation desdites mesures a été organisé, mercredi, et auquel a assisté un grand nombre de professionnels et de représentants des sociétés tunisiennes et étrangères.

Tout en évoquant l'objectif d'augmenter la participation de la production nationale à la satisfaction des besoins locaux en médicaments de 49%, actuellement, à 60% d'ici 2016 outre la multiplication par cinq des exportations du secteur au cours de la même période, un état des lieux a été présenté par M. Afif Chelbi, présentant certains aspects qui entravent le développement du secteur.

Lors de son intervention, M. Chelbi a souligné l'importance du réexamen de certains aspects qui entravent le développement du secteur, notamment les procédures d'approvisionnement du marché et la politique des prix.

Il a expliqué que, sur la base des mesures présidentielles relatives à la promotion du système d'incitation en cours, l'intention est de revenir au système de substitution des produits importés par des produits fabriqués localement.

La révision de la politique des prix sera effectuée par une commission commune spécialisée qui sera chargé d'examiner les propositions de prix selon la qualité des médicaments, outre l'incitation à l'utilisation des médicaments génériques en vue de maîtriser les dépenses.

Le ministre a ajouté que le gel des prix durant une période de plus de cinq ans a porté préjudice aux laboratoires nationaux et que la Pharmacie centrale de Tunisie a dépensé près de 41 millions de dinars à titre de compensations sur les médicaments dont 4,4 millions de dinars pour les médicaments importés.

C'est un fait, aussi, que cette situation n'encourage pas l'investissement extérieur et entrave les projets nationaux de fabrication de nouveaux médicaments, en particulier ceux exigeant d'importants investissements.

Il a, par ailleurs, insisté sur les larges perspectives qu'ouvre le secteur des médicaments issus de la biotechnologie, ce qui nécessite d'oeuvrer pour trouver les meilleures moyens et conceptions pour conforter ce secteur et tirer profit des grandes possibilités offertes, surtout que des médicaments de cette catégorie d'une valeur de 10 milliards de dollars vont perdre leur exclusivité, au cours des cinq prochaines années, et qu'il sera possible de les produire librement.

A titre d'information, le secteur compte, aujourd'hui, 43 entreprises industrielles dont 23 spécialisées dans la production des médicaments, 8 pour les équipements médicaux, 6 dans la production des médicaments vétérinaires.

Ces entreprises emploient plus de 5 mille travailleurs. La valeur de la production a atteint 363 millions de dinars, en 2008, avec des prévisions pour 730 millions de dinars, à l'horizon 2016.

De son côté, le volume de la production nationale de médicaments couvre 49% des besoins locaux, contre 7% seulement en 1987. Les investissements réalisés ont atteint 450 millions de dinars, contre 7 millions de dinars, en 1987. Quelque 22 entreprises du secteur ont adhéré au programme de mise à niveau, jusqu'à fin 2008, avec des investissements de l'ordre de 84 millions de dinars.

 
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