Tunisie : Les futurs ex font déjà leurs cartons

Alors que le chef du gouvernement désigné Habib Jemli travaille sur la formation de son gouvernement et que Youssef Chahed a été chargé d’expédier les affaires courantes, ministres et secrétaires d’état n’ont plus que quelques jours pour faire leurs cartons. Beaucoup d'entre eux s'y préparaient déjà depuis l’annonce des résultats des élections législatives. Et c’est dans la logique des choses. Un gouvernement s’en va, un autre le remplace.

Le gouvernement Chahed est le gouvernement le plus pléthorique de l’histoire du pays. Avec une quarantaine de ministres et de secrétaires d’état, bleus pour la plupart d’entre eux, nommés pour leur appartenance partisane et par népotisme, il aura été celui dont le bilan est le plus mitigé. Tous les indicateurs ou presque sont au rouge. Même les quelques éclaircies comme la baisse du taux d’inflation qui, néanmoins demeure élevé, ne peuvent pas cacher la misère vécue par les Tunisiens au cours des dernières années.

Le plus dur va donc commencer pour les partants. Certains d’entre eux ont mis à profit leur passage dans le gouvernement pour tisser un réseau de relations qui leur permettra de trouver un point de chute, soit dans le privé, soit dans une institution régionale ou internationale. D’autres cirent les pompes pour espérer être récupérés dans le prochain gouvernement. Mais très peu nombreux ceux qui, parmi eux, ont plus ou moins réussi dans leurs fonctions, malgré une conjoncture défavorable. Il s’agit notamment des deux Trabelsi René et Mohamed respectivement ministre du tourisme et des affaires sociales. Ou encore de Hatem Ben Salem ministre de l’éducation. Ces trois pourraient être reconduits dans le prochain gouvernement. Mais rien n’est sûr. Même pas pour le chef du gouvernement désigné.