Tunisie: les subventions absorbent près de 20% du budget de l'Etat

Les dépenses de subvention absorbent 19,4 % du total des dépenses du budget de l’État, atteignant une valeur de 11 593 millions de dinars à la fin de l’année 2025. Elles englobent les subventions aux carburants, aux produits de base et au transport, selon le document Budget citoyen 2025 récemment publié par le ministère des Finances. Ce document vise à vulgariser les notions des finances publiques et comprend des données complètes sur la répartition et la composition des dépenses de l’État, ainsi que sur les recettes fiscales et autres ressources allouées au financement des services publics.
Le document indique également que les dépenses de subvention représentent environ 6,3 % du produit intérieur brut (PIB). La part la plus importante est allouée aux carburants avec un taux d’environ 61,3 %, suivie des produits de base à hauteur de 32,8 %, puis du transport à 5,9 %.
La subvention aux carburants est estimée à 7 112 millions de dinars, dont 3 912 millions de dinars sont destinés à l’électricité et au gaz.
Les données statistiques révèlent aussi l’allocation de 1 778 millions de dinars aux carburants parallèlement à 1 067 millions de dinars pour les bonbonnes de gaz, soit une subvention équivalente à 28 dinars par bonbonne.
Concernant les produits de base, la valeur prévue avoisine les 3 801 millions de dinars, dont la majorité est consacrée à l’achat du pain (35 %).
Les données du ministère des Finances montrent que la valeur des interventions sociales pour l’année en cours s’élève à 3 799 millions de dinars, ce qui confirme l’engagement de l’État dans son rôle social. Cela s’inscrit dans le cadre des efforts visant à améliorer l’efficacité du système de subvention, considéré comme un pilier essentiel pour préserver le pouvoir d’achat du citoyen.
Cependant, un rapport de la Cour générale de contrôle des dépenses publiques publié en 2023 a mis en lumière des dysfonctionnements dans la gestion de l’unité de subvention des produits de base relevant du ministère du Commerce. Il a notamment souligné que l’activité se limitait à l’évaluation et la mise à jour des besoins annuels de compensation et au calcul des montants des demandes de subvention déposées par les établissements publics, avec une coordination limitée avec les autres structures concernées.
Le rapport précise que la subvention représente la différence entre le coût réel et le prix de vente réduit pour les établissements publics, alors que les établissements privés bénéficient d’une subvention forfaitaire sur les quantités distribuées de produits subventionnés.
Le rapport de la Cour a également relevé l’absence de systèmes informatiques adéquats et de ressources humaines compétentes, notant que le traitement de plus de 35 000 dossiers par mois par l’unité de subvention du ministère du Commerce engendre une marge d’erreur importante, qu’il convient de corriger.
Par ailleurs, il a été souligné que l’opacité des méthodes d’attribution des subventions et la faiblesse du contrôle, malgré les mesures prises pour organiser les circuits de distribution, peuvent entraîner des infractions liées à l’utilisation des produits subventionnés.
Avec TAP
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