Tunisie-Libye : le représentant de la Ligue arabe serait-il Tunisien ?

Tunisie-Libye : le représentant de la Ligue arabe serait-il Tunisien ?

 

La Tunisie a accédé le 8 septembre à la présidence tournante du Conseil des ministres de la Ligue arabe succédant selon l’ordre alphabétique au Bahreïn. A cette occasion la Tunisie a lancé une initiative sur la Libye en vue d’activer le rôle de la Ligue sur ce dossier et encourager les parties libyennes à trouver un compromis et dépasser les difficultés qui empêchent la mise en place d’un accord politique.

Cette initiative consiste notamment à la nomination d’un représentant spécial du Secrétaire général de la Ligue arabe pour la Libye. Ce représentant, aura pour mission de suivre la situation en Libye et de communiquer avec les différentes parties prenantes sur ce dossier ainsi que les parties internationales concernées par le dossier libyen, afin d’aider à faire avancer la solution politique et sortir le pays de la crise.

Le ministre des Affaires étrangères, Khemaies Jhinaoui, a affirmé que cette initiative est dictée par le sentiment de devoir envers la Libye voisine et par l’engagement de la Tunisie à respecter les principes de base de sa politique étrangère. La Tunisie a, par ailleurs, appelé à mettre en pratique les décisions de la Ligue concernant le dossier de la Libye et à renforcer son rôle dans le soutien du conseil présidentiel du gouvernement d’union nationale.

Ce n’est pas la première fois qu’un représentant de la Ligue arabe soit nommé sur le dossier libyen. Nasser al-Kidwa, ancien ministre des affaires étrangères palestinien a été le dernier à occuper ce poste en mai 2014. Il en a démissionné quelques mois plus tard en septembre 2015. La Tunisie étant le pays qui subit le plus les contrecoups de la situation chaotique en Libye, c’est légitime qu’elle soit attachée à tout tenter pour régler ce dossier par les moyens politiques. La nomination d’un représentant de la Ligue arabe sur ce dossier figure parmi ces moyens.

La question qui se pose est de savoir si la Tunisie compte présenter un candidat pour ce poste. En tout cas étant à l’origine de l’initiative et compte tenu de son statut de président du conseil de la Ligue, elle a l’avantage de pouvoir présenter un candidat si elle en a l’intention. La diplomatie tunisienne compte d’ailleurs des compétences avérées capables de remplir cette fonction surtout parmi les anciens ambassadeurs ayant effectué l’essentiel de leur carrière dans le monde arabe.

La question sera parmi les sujets qui seront examinés à New York en marge de la 71ème session de l’assemblée générale des Nations-Unies dont le débat général commencera le mardi 20 septembre 2016. L’ensemble des ministres des affaires étrangères dans le monde seront dans la métropole américaine au cours de cette période. Les ministres arabes auront à cette occasion une réunion de coordination à New York au cours de laquelle la question pourrait être évoquée.

En effet même si l’initiative est agréée, il reste à définir la mission du représentant arabe en Libye, à désigner le titulaire de ce poste et à mettre à sa disposition les moyens pour mener à bien sa tâche.

L’autre question qui se pose est quelles sont les chances du représentant arabe à réussir là où le représentant du secrétaire général des Nations-Unies, l’allemand Martin Kobler rencontre de sérieuses difficultés à mettre en application l’accord de Skhirat signé sous l’égide de l’ONU le 15 décembre 2015.

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