Tunisie- microfinance : l’assurance n’intéresse pas les petits exploitants agricoles
Selon une « étude de marché en milieu rural tunisien pour l'offre de produits de microfinance », réalisée en 2008 par
enda inter-arabe et financée par l’AFD, la demande d’assurance n’est mentionnée que par 2% des petits exploitants agricoles.
Ce taux montre que la gestion des risques en milieu rural (assurance, fonds de garantie) n’intéresse pas encore les petits exploitants agricoles.
L’objectif de cette étude est de valider la faisabilité de développer une offre de services financiers à destination de la partie de la population rurale ayant des besoins de financement inférieurs à 5 000 DT.
En effet, ce segment a en général un accès difficile aux services financiers et constitue donc dans sa majorité le groupe cible « naturel » d’une institution de microfinance socialement responsable.
Les objectifs de l’étude étaient de choisir les zones rurales prioritaires, comprendre les caractéristiques de la demande rurale dans ces zones, concevoir une offre de microfinance adaptée aux zones sélectionnées (produits, dispositifs de distribution, encadrement…).
S’agissant des partenariats à établir avec les acteurs pour l’offre de services non financiers, l’étude a fait ressortir que 44% des enquêtés révèlent une demande des services non-financiers. Cette demande se réfère à l’accès à des prestations et des compétences techniques. Les petits agriculteurs ne pourront pas couvrir les coûts des prestataires.
Ces coûts ne peuvent être intégrés dans le taux d’intérêt du microcrédit qui deviendrait dissuasif. Il faut, selon l’étude, recourir à la subvention pour traiter ces besoins qui constituent un élément de sécurité du microcrédit.
S’agissant des dispositifs de distributions pouvant réduire les coûts en milieu rural, les produits financiers peuvent être confrontés à des défis en matière de rentabilité des opérations de microcrédits lorsque la population est dispersée.
La recherche de nouvelles formes d’offres moins coûteuses devient ainsi nécessaire. L’étude de marché a permis de constater cette difficulté et propose ainsi de créer des partenariats avec des acteurs sur le terrain.
En effet, les leçons tirées des expériences internationales des Institutions de Micro Finance (IMF) ayant une activité rurale et agricole ont permis de dégager certaines caractéristiques des zones rurales (dispersion, niveau d’activité économique, dépendance des récoltes, infrastructures insuffisantes…) qui génèrent des risques particuliers pour les IMF.