Tunisie: OBG parle des différents projets engagés à Enfidha

Après deux ans de planification et de construction, le nouvel aéroport tunisien à Enfidha, qui se trouve à une heure au

sud de la capitale, est enfin fonctionnel. Le nouveau complexe, qui multiplie de façon significative les capacités aéroportuaires du pays, devrait attirer les investissements étrangers dans la région, ainsi qu'aider le pays à mieux gérer ses flux de touristes

L'Aéroport d'Enfidha, qui sétend sur plus de 5 700 hectares, recevra dans un premier temps 7 millions de passagers par année, mais il est possible que ce chiffre atteigne les 22 millions. De plus, l'emplacement de la nouvelle installation est très pratique dans la mesure où celle-ci se trouve à une courte distance en voiture de deux destinations touristiques tunisiennes majeures : les stations balnéaires de Sousse et de Hammamet.

Cet aéroport, qui sera géré par l'entreprise turque Tepe Afken Ventures (TAV) dans le cadre d'un contrat construction, exploitation et transfert, permettra de régler le problème de congestion que connaissait ce qui était jusque-là le plus grand aéroport du pays, un complexe d'une capacité de 3.5 millions de passagers également géré par TAV, à Monastir.

Si le nouvel aéroport devait au départ coûter 500 millions de dinars tunisiens (267 millions d'euros), la facture finale s'est élevée à quelque 850 millions de dinars tunisiens (453 millions d'euros), selon les médias locaux. Son chiffre d'affaires devrait, quant à lui, atteindre les 46 millions d'euros par année

Certes, la nouvelle installation permettra de réduire de façon significative le temps d'attente et le trafic à Monastir (où transitent quelque 4.2 millions de passagers par année, soit bien au-dessus de ses capacités), mais il ne s'agit que d'un projet parmi tant d'autres qui visent la revitalisation de la région pour en faire une destination de transit multimodale.

En effet, on a annoncé une série d'améliorations majeures du réseau de transport terrestre de la région : on prévoit à la fois des travaux sur les réseaux routiers et sur les lignes de chemin de fer

De plus, c'est à Enfidha que sera inauguré un énorme port en eau profonde, élément encore plus essentiel de l'infrastructure du pays. En effet, l'infrastructure existante limite la capacité de la Tunisie à gérer le fret maritime, dans la mesure où 50% de la flotte maritime ne pourra plus avoir accès aux ports tunisiens d'ici 2010 à cause de la taille grandissante des navires, selon les médias. D'ailleurs, l'infrastructure actuelle du port ne permet de gérer que les navires ayant une charge allant jusquà 25 000 tonnes.

Les médias locaux ont ajouté que le ministère du Transport voudrait que la flotte maritime tunisienne participe davantage au trafic de fret, de façon à y faire augmenter sa part de 9%, son niveau actuel, à 20% d'ici 2016

Le nouveau port d'Enfidha est conçu de façon à tenir compte de tous ces éléments. Ce nouveau projet, d'une valeur estimée à près de 1.3 milliards d'euros, sera construit en trois étapes. La première, qui devrait être terminée en 2010, comprend 583.7 millions d'euros de travaux d'infrastructure de base, y compris deux digues et un dragage, ainsi que 1 500 mètres de quais pour un terminal à conteneurs et un terminal multifonctionnel comprenant 1 120 mètres de quais.

Les installations portuaires en elles-mêmes sétendront sur 1 200 hectares et une expansion est possible, si nécessaire, dans la mesure où 2 000 autres hectares ont été prévus pour les activités de soutien, y compris la logistique et l'entreposage, mais ils ne seront construits que pendant la deuxième et la troisième phases. Après la fin des travaux, le port sera d'une profondeur de 18 mètres et pourra recevoir des navires de 80 000 tonnes. Il comprendra une capacité de conteneurs de 5 millions d'unités équivalents 20 pieds, 3 600 mètres de quais et une capacité multifonctionnelle de 4.5 millions de tonnes

Si ces innombrables projets ne seront pas terminés avant plusieurs années, ils ont déjà un effet sur le développement de zones avoisinantes. Ainsi, on s'attend à ce que le nouveau parc industriel d'Enfidha, par exemple, bénéficie grandement de l'ouverture de l'aéroport

« Depuis le début, la conception de la zone industrielle s'est fondée sur sa proximité de l'Aéroport d'Enfidha. Ainsi, l'intérêt suscité par notre parc industriel a considérablement augmenté depuis que le projet est terminé », a expliqué à OBG Isnardo Carta, le président-directeur général de Développement Industriel Enfidha Tunisie (Diet).  Nous avons demandé aux autorités de commencer la deuxième phase du projet, c'est-à-dire d'entamer le développement et la commercialisation des parcelles dans les zones avoisinantes parce que la première phase du parc industriel est pratiquement entièrement occupée

Le développement du port en eau profonde et l'Aéroport d'Enfidha sont des composantes clés du 11e plan de développement (2007-2011), une stratégie d'une valeur de 31.2 milliards d'euros lancée l'année dernière pour augmenter l'investissement dans certains secteurs économiques. Le gouvernement tunisien a également augmenté le volume d'un investissement lancé à son initiative cette année en guise de mesure pour contrer la récession des économies européennes, qui a eu un effet sur la demande pour ses exportations et ses services. Elle planifie une augmentation de 5.4% de l'investissement public en 2010

source: Oxford Business Group