Un des meilleurs vaccins contre la Covid 19

Un des meilleurs vaccins contre la Covid 19

C’est un véritable défi  tenu par la Tunisie de maintenir  en 2020 la programmation des Journées cinématographiques de Carthage(JCCS) et cela, en présentiel  malgré la COVID 19.

Avouons-le, ce sont  les JCCS qui m’ont transmis le virus du cinéma. J’ai assisté hier à la clôture des JCCS car, avec ou sans Covid, je soutiens et soutiendrai toujours le cinéma dans le monde.

C’est parce que les JCCS ont respecté les mesures sanitaires de protection des spectateurs que j’ai décidé depuis Paris de venir assister au dernier jour des JCC. Car, en France, nous cinéastes et artistes attendions impatiemment le dernier discours du gouvernement pour nous annoncer la réouverture des salles de cinéma pour le 15 décembre et qu’en vain nous apprenions que ça ne sera pas possible toujours pour la même raison, la Covid 19.

Début décembre, je marchais dans les rues de Paris, et je regardais les gens s’attrouper pour les achats de Noël, devant les grands magasins, Boulevard Haussmann, j’étais offusquée de voir cela alors que j’étais habituée à Paris de voir les files d’attente devant les salles de spectacles ou de cinéma.

Une simple logique suffit pour montrer l’absurdité des décisions politiques entre différents pays à cause de cet ennemi invisible/ rentrer dans un supermarché, toucher différents produits, ne contaminerait-il pas plus facilement les autres clients.

Maintenant prenons l’exemple d’une salle de cinéma, aller voir un film, s’asseoir à distance des autres spectateurs, limiter la capacité des spectateurs dans la salle à 30 pour cent, n’est-il pas plus prudent que d’aller faire ses courses alimentaires aux supermarchés.

Et cette histoire d’autoriser l’ouverture des secteurs essentiels et interdire ceux qui sont non- essentiels tels que l’art, et plus particulièrement les salles de cinéma.

Alors chers lecteurs, une question cruciale a taraudé mon esprit tout le long de cette crise de la Covid 19, qui a décidé de l’essentiel du non-essentiel ?

Que veut dire secteur essentiel du non-essentiel ?

Je comprends qu’au début de la crise de la Covid en mars 2020, pour éviter la dangerosité de cet ennemi invisible, les politiques ont confiné la moitié du monde car il y avait une immense peur et incompréhension à maitriser ce nouvel ennemi.

Mais dix mois après, trop, c’est trop, continuer à interdire la réouverture des salles de cinéma devient une aberration, une absurdité totale.

Je m’explique, si le médecin guérit les corps, le cinéma guérit les esprits, c’est un excellent antidote contre la déprime et l’isolement psychologique. Le cinéma est une ouverture d’esprit qui agit sur l’humanité. Et cela, je n’ai pu le sentir et le voir qu’en assistant aux JCCS 2020. Et j’ajouterai que cette ouverture d’esprit et vers le monde a bien été traduite dans cette affiche des journées cinématographiques de Carthage 2020 en Tunisie.

Vive l’art, vive le cinéma et un grand bravo à la Tunisie d’avoir organisé les journées cinématographiques de Carthage en présentiel pour cette année si particulière qu’est 2020.

Et bien évidemment cet article n’a pas vocation de minimiser la gravité de cette pandémie mondiale mais de relativiser les restrictions et interdictions subis aux secteurs de l’art et pour dire tout simplement que nous devons rester vigilants et lucides et surtout bien respecter toutes les mesures sanitaires tout en continuant à vivre.

Farah Khadhar

(Réalisatrice de films et anthropologue)

 

 

 

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