« Un général en chef » nommé Yacoubi et un ministre laissé seul qui bat en retraite

« Un général en chef » nommé Yacoubi et un ministre laissé seul qui bat en retraite

Des enseignants qui tentent de défoncer la porte du bureau du ministre de l’éducation, d’autres rassemblés dans la hall du ministère déversant insultes et menaces contre le gouvernement, un « général » nommé Lassaad Yacoubi qui annonce de manière unilatérale l’échec d’une réunion à peine entamée et appelle à la continuation du boycott des examens et un ministre qui bat en retraite et  donne l’impression d’être complètement dépassé faute de soutien. Voilà les images qu’on pourrait retenir de la réunion tenue hier entre le ministère de l’éducation et la fédération générale de l’enseignement secondaire.

 Se comportant comme un véritable « chef de guerre », Yacoubi  ne semble reculer devant rien pour mener l’école publique à sa perte. L’année blanche n’est plus un spectre, c’est une réalité. « Le général en chef » promet une riposte encore plus forte au cas où le ministère de l’éducation procède à la saisie des salaires des enseignants qui n’ont pas gouvernement ne répond pas positivement à ses revendications.

Cette décision de boycotter els examens est inédite dans les annales du militantisme syndical. Les enseignants, pour la plupart de parents, sont comme inconscients des conséquences de cette décision sur le climat au sein des établissements scolaires et sur les rapports entre ses différentes composantes. Certes, ils subissent le diktat de quelques syndicalistes qui n’hésitent pas à les menacer et les harceler, mais ils ne doivent pas se comporter comme des moutons de Panurge qui, tous, ont fini par se noyer.

Mais ce qui est étonnant c’est le silence de la direction centrale de l’UGTT et du gouvernement  qui ne semblent pas se soucier  de la situation Face aux menaces de Lassaad Yacoubi et certains membres de son équipe et qui, des fois, ont frôlé l’insolence, les parents et la société civile  doivent  bouger davantage pour sauver leurs enfants menacés d’une année blanche et  donner plus de la voix. Des rassemblements pacifiques devant le siège de la fédération de l’enseignement secondaire, dans la place Mohamed Ali, devant les établissements scolaires, pourraient convaincre les enseignants à se résoudre à la raison.

La justice doit, à son tour, se saisir de l’affaire pour sanctionner les auteurs de ce crime.  

Il est évident que personne ne conteste la légitimité des revendications des enseignants, ni leurs droits de réclamer l’amélioration de leurs conditions de travail. Mais de là à recourir à tous les moyens y compris les plus « illégitimes » et les plus illégales pour faire plier le gouvernement, est inadmissible. Car cela touche à l’intérêt supérieur de l’élève qui est au cœur de l’action éducative, comme le dit la loi.

Lassaad Yacoubi et les membres de son bureau doivent savoir que leurs menaces et escalades écornent l’image de la centrale syndicale et ne font que détruire davantage l’école tunisienne qu’ils prétendent défendre.

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