Un limogeage énigmatique : Un nouveau président nommé à la tête de l’INLUCC

Un limogeage énigmatique : Un nouveau président nommé à la tête de l’INLUCC

 

La présidence du gouvernement a annoncé ce lundi la nomination du magistrat Imed Ben Taleb Ali à la tête de l’Instance nationale de lutte contre la corruption (INLUCC) en remplacement de Imed Boukhris qui sera appelé à d’autres fonctions.

Le poste de président de l’INLUCC est si sensible que le limogeage de son président Imed Boukhris qui n’est à son poste que depuis la fin août 2020, c’est-à-dire il y a seulement neuf mois ne peut passer inaperçu. Surtout qu’aucune justification n’a été avancée à son propos.

Certains qui se posent la question estiment qu’il y a anguille sous roche et que ce limogeage serait en rapport avec certains dossiers que Boukhris voulait révéler, ce qui aurait fortement déplu au chef du gouvernement. D’autant plus que l’ex-président de l’INLUCC a laissé entendre qu’il dispose de certains « dossiers lourds » qu’il révélerait le moment venu.

On se rappelle la polémique qui a accompagné le limogeage du prédécesseur de Boukhris, le bâtonnier Chawki Tabib par l’ancien chef du gouvernement Elyès Fakhfakh en raison de la sensibilité du poste qu’il n’est pas interdit de voir Imed Boukhris étaler du linge sale dans les médias pour sa soudaine éviction.

Reste que l’Instance est devenue constitutionnelle avec l’adoption de la loi la concernant mais elle n’a pas été encore mise en place. Pour l’exécutif c’est plus facile de disposer d’une instance qui ne l’est pas car il est possible d’en changer le président à sa guise. Si elle était constitutionnelle cela aurait été plus difficile à n’en point douter.

Le nouveau président de l’INLUCC est lui aussi un magistrat du 3ème degré, le plus élevé. Il a rempli des fonctions de juge au tribunal de 1ère instance de Tunis et au Tribunal immobilier. Il était pendant trois ans juge d’instruction auprès du Pôle financier économique et financier. Il avait assumé la fonction de président de la commission de confiscation depuis janvier 2018.

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