Un remaniement ministériel en vue : Il ne manque plus que ça !

Un remaniement ministériel en vue : Il ne manque plus que ça !

l n’aura pas fallu plus de cent jours au gouvernement Najla Bouden sous la houlette du président Kaïs Saïed pour que les Tunisiens reprennent leur sport favori : la remanite. C’est-à-dire les spéculations sur un remaniement ministériel qui finit d’ailleurs toujours de se produire d’une manière ou une autre.

Si le départ de la ministre-directrice du Cabinet présidentiel, Nadia Akacha peut normalement conduire à un jeu de chaises musicales avec la nomination d’un membre du gouvernement au Palais de Carthage ce qui vamener à une modification de la composition de l’équipe gouvernementale, les informations échangées sous le manteau sans que l’on sache quel crédit leur donner, laissent entendre que le remaniement sera profond et qu’il pourra aussi concerner la présidence du gouvernement.

Nul doute que Najla Bouden n’a pas brillé dans ses fonctions à la Kasbah, mais a-t-elle les coudées franches pour qu’on puisse véritablement la juger. On a compris que son rôle est réduit et qu’elle est cantonnée à une responsabilité limitée puisque la charge entière incombe au président de la République qui s’est accaparée l’ensemble des attributs du pouvoir. D’ailleurs, son titre de « cheffe de gouvernement » ne correspond pas du tout à sa charge étriquée. Qu’en plus de cent jours elle n’ait pas fait la moindre déclaration et donné la plus courte des interviews est du reste révélateur du statut qu’il lui est consenti.

Mais cela ne préjuge en rien qu’elle puisse être éjectée si telle est la volonté du chef de l’Etat. Car on n’oublie pas qu’à son poste elle peut faire fonction de fusible. Lorsque les choses ne vont pas bien, son départ permet de lui faire porter la responsabilité de l’inertie et de l’inaction de son équipe.
Son départ serait programmé, si sa nomination était proposée ou soutenue par la désormais ex-directrice du cabinet présidentiel ou tout du moins qu’elle était en relation permanente avec elle, comme on peut le supposer.

Tout ce que l’on sait, c’est que Kaïs Saïed s’était trouvé devant un dilemme. Pour le poste de chef de gouvernement, son entourage était divisé. D’un côté il y avait les partisans de Nadia Akacha dont la nomination à la Kasbah récompenserait sa fidélité au chef de l’Etat et son rôle du processus du 25 juillet 2021. De l’autre, il y avait ceux qui poussaient à la nomination de Taoufik Charfeddine pour porter aux fonts baptismaux le projet politique dont le temps de la mise en œuvre serait arrivé. Pour ne pas faire de jaloux, Saïed a arbitré entre ses deux poulains en nommant à la Kasbah un outsider, Najla Bouden.

Maintenant que Nadia Akacha a été démise de ses fonctions ou qu’elle ait démissionné comme elle l’a fait savoir, les partisans de Charfeddine seraient-ils en droit de revendiquer la présidence du gouvernement à l’actuel ministre de l’Intérieur. Mais gagne-t-il au change, car le ministère de l’Intérieur est bien plus important qu’une fonction de coordination sans réels pouvoirs à la Kasbah. A moins que le président de la République ne veuille se décharger sur lui de certaines de ses prérogatives, ce que l’on ne croit guère.

Un changement à la tête du gouvernement après une courte période et dans les circonstances exceptionnelles que le pays traverse serait malvenu. De plus il enverrait un message négatif aux partenaires de la Tunisie particulièrement les bailleurs de fonds. Car à tous les maux que connait le pays on ajoutera l’instabilité gouvernementale, qui n’est pas du meilleur effet.

Mais si remaniement il doit y avoir il ne serait pas limité à la présidente du gouvernement, plusieurs membres de l’équipe de Najla Bouden n’ont pas brillé comme leur cheffe non plus. A l’évidence, certains sont sortis du lot. Parmi ceux-ci figure, le ministre de la formation professionnelle et de l’emploi Nasreddine Ncibi qu’on a un très court moment promu aux fonctions éphémères de porte-parole du gouvernement. Il y a aussi le ministre des Affaires sociales, Malek Ezzahi. Fils et petit-fils de dirigeant syndicaliste et de militant du mouvement de la libération nationale, ce dernier pourrait être appelé à assumer des fonctions plus importantes.

Il faut néanmoins attendre la nomination du futur directeur ou directrice du cabinet présidentiel pour savoir s’il va y avoir de remaniement et quelle sera, le cas échéant son étendue.

RBR

Votre commentaire