Vers un règlement du contentieux Syndicats-ministre de la Santé ?

Vers un règlement du contentieux Syndicats-ministre de la Santé ?

Prévue le 28 avril, la grève des personnels de la Santé a été reportée en principe de deux semaines, le temps de chercher un règlement du contentieux qui oppose les syndicats affiliés à l’UGTT au ministre de la Santé  qui achoppe sur la question épineuse de la nomination d’un médecin officier supérieur de l’armée à la tête d’un hôpital civil, en l’occurrence le CHU Habib Bourguiba de Sfax.

Même si le dossier est désormais entre les mains du Chef du gouvernement et du Secrétaire général de l’UGTT, chaque partie campe sur sa position du moins en apparence.

Mais selon certaines informations non confirmées le président de la République serait intervenu dans le contentieux en sa qualité de garant de l’ordre public et de la sécurité nationale et a parlé de la question lors de ses rencontres cette semaine avec M.Habib Essid  et M.Houcine Abbassi.

Le Chef de l’Etat est en effet conscient que le « bras de fer » qui oppose les deux parties ne peut être réglé en désavouant le ministre de la Santé Saïd Aïdi  qui en fait une question d’honneur du fait qu’il a été attaqué personnellement, ce qui le conduirait à démissionner avec les conséquences négatives que cela pourrait signifier pour l’autorité de l’Etat. De même il sait que dans les conditions actuelles de campagne préélectorale dans la perspective du prochain congrès de la centrale syndicale, rien ne pourra mettre fin au harcèlement des syndicats de la Santé avec les incidences que cela risque d’avoir  sur le service public dans ce secteur sensible.

Pour amener l’apaisement sans vainqueur ni vaincu, le président de la république aurait préconisé de « couper la poire en deux ». Le directeur de l’hôpital de Sfax, Chokri Tounsi sera  confirmé à son poste jusqu’au prochain mouvement annuel des directeurs d’établissements hospitaliers devant avoir lieu au cours de l’été. Ainsi il ne sera pas remplacé illico presto comme le revendiquent les Syndicats. Ces derniers devront reprendre le travail et ne plus faire de cette question le « nœud gordien » du conflit.

Cette « solution » serait-elle acceptée ? En tout cas elle permettra aux deux parties de « sauver la face » même si M.Aïdi se sentira lésé, car en nommant M.Tounsi il n’a fait qu’exercer ses prérogatives. Mais il faut parfois se suffire de « règlement injuste » dans une situation exceptionnelle sinon les choses risquent de s’envenimer. Le pourrissement n’est enfin de compte en faveur de personne.

R.B.R.

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