Affaire Kartas: Réel innocent ou vrai espion libéré sous pression ?

Affaire Kartas: Réel innocent ou vrai espion libéré sous pression ?

 

L’affaire de l’expert de l’ONU, Moncef Kartas, risque de faire couler beaucoup d’encre pendant très longtemps encore.

Accusé d’espionnage, Kartas a été libéré quelque deux mois après son arrestation après un bras de fer notamment avec l’ONU et l’Allemagne, qui ont exercé toutes les pressions du monde sur la Tunisie pour le libérer.

Après ce long feuilleton de pressions et d’ingérence dans les affaires de la justice, la chambre d’accusation a décidé ce mardi 21 mai de libérer le supposé espion tout en le laissant en liberté conditionnelle.

Toutefois, il n’est pas sous le coup d’une interdiction de quitter le territoire tunisien, puisqu’il est autorisé pendant le reste de l’enquête à retrouver son épouse et son fils en Allemagne.

« Le contraste de cette décision judiciaire avec la fermeté radicale dont avaient fait preuve jusque-là le procureur et le juge d’instruction laisse présager de la faiblesse des charges finalement retenues », rapporte RFI. Alors que son avocate Sara Zaafrani dénonce une arrestation arbitraire et nie toutes les charges retenues contre lui par le juge d’instruction, ajoutant que "le dossier est complètement vide".

Face à cette tournure surprenante des événements, l’affaire devient de plus en plus énigmatique et le Tunisien lambda risque de ne jamais connaître ses tenants et aboutissants surtout qu’elle risque d’être releguée aux oubliettes dès le départ définitif du supposé espion en Allemagne.

Entre-temps, deux éventualités seulement, l’une aussi grave que l’autre, peuvent expliquer cette tournure prise par l’affaire :     
-La première, c'est que Kartas n’est pas un espion et il a été injustement arrêté suite à une procédure erronée et bâclée. Et dans ce cas, cela est inacceptable d’emprisonner un innocent et de foutre sa vie en l’air en le mêlant à une aussi grave affaire d’espionnage sans preuves tangibles. 

-La seconde, c'est que Kartas est réellement coupable d’espionnage et il a été libéré suite aux pressions des Nations Unies et de l’Allemagne. Et cette hypothèse d’ingérence étrangère dans les décisions tunisiennes ne peut être que très grave pour notre pays, notre souveraineté mais aussi et surtout de notre dignité.

Cependant personne ne déterminera quelle est l’éventualité pour nous éclairer sur cette grave affaire car les autorités tunisiennes préférant garder un mutisme troublant, ne s’exprimeront pas au sujet d’une affaire qu’on essayera d’étouffer au plus vite pour la faire oublier. 

K.B.M.

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