Affaire Omar Raddad: De nouvelles traces ADN pourraient l'innocenter

Affaire Omar Raddad: De nouvelles traces ADN pourraient l'innocenter
 
 
Près de 25 ans après les faits, de nouvelles traces ADN "exploitables" ont été mises en évidence dans l'affaire Omar Raddad, du nom de ce jardinier marocain condamné pour le meurtre - qu'il a toujours nié - de sa patronne Ghislaine Marchal.
 
Pour Omar Raddad, qui a toujours clamé son innocence, l'espoir resurgit. Des traces d'ADN "exploitables" ont été mises en évidence après de nouveaux prélèvements dans l'affaire du meurtre de Ghislaine Marchal en 1991.
 
Gracié en 1998 mais pas innocenté, Omar Raddad espère depuis obtenir la révision de son procès.
 
L'ancien jardinier a toujours clamé son innocence dans le meurtre de sa patronne Ghislaine Marchal, âgée de 65 ans. Cette riche veuve d'un équipementier automobile a été tuée à coups de couteau le 23 juin 1991. Son corps a été retrouvé dans la chaufferie de sa villa de Mougins, dans les Alpes-Maritimes.
 
Comme le permet désormais la loi du 20 juin 2014, entrée en vigueur le 1er octobre suivant et qui vise à assouplir les critères pour obtenir la révision d'un procès, l'avocate d’Omar Raddad, Sylvie Noachovitch, a demandé et obtenu de la part du parquet de Nice que soient ordonnés de nouveaux prélèvements sur deux portes et un chevron qui se trouvaient sur la scène de crime.
 
C'est sur ces deux portes qu'ont été écrites les inscriptions "Omar m'a tuer", emblématique de cette affaire, et "Omar m'a t", avec le sang de la victime. Pour la justice, c’est Ghislaine Marchal, barricadée à l'intérieur de la cave, qui est l'auteure de ces inscriptions. Pour Omar Raddad, c’est le meurtrier, qui a voulu faire porter le chapeau au jardinier.
 
Les traces d'ADN mises en évidence n'ont pas encore été exploitées. Elles devraient l'être "dans les mois qui viennent", selon le parquet, qui souligne qu'il convient de "rester extrêmement prudent quant aux identités génétiques recueillies sur ces traces". Ces dernières "peuvent provenir des protagonistes de l'affaire tout autant que de manipulations ultérieures aux faits". Elles devront être comparées notamment au Fichier national automatisé des empreintes génétiques (Fnaeg).
 
Découvrir enfin le "véritable meurtrier"
 
Me Noachovitch espère que l'exploitation de ces ADN permettra de découvrir qui est le "véritable" meurtrier. L'avocate fonde de "grands espoirs" dans cette nouvelle expertise. "Les progrès scientifiques nous permettent d'être confiants".
 
Dans cette affaire, plusieurs tentatives d'exploitation de l'ADN ont déjà eu lieu. Une expertise réalisée il y a une quinzaine d'années a permis de retrouver deux empreintes ADN sur les lieux du crime, qui ne correspondent pas à celles du jardinier marocain. Mais cette expertise n'avait alors pas permis d'en savoir davantage.
 
En 2002, la justice a refusé d'annuler la condamnation d'Omar Raddad et d'ordonner un nouveau procès. La Cour de révision avait alors estimé que ces traces d'ADN constituaient un élément nouveau, mais pas de nature à faire naître de doute sur la culpabilité d’Omar Raddad, puisqu'il était "impossible de déterminer à quel moment, antérieur, concomitant ou postérieur au meurtre ces traces ont été laissées".
 
Puis en 2011, une nouvelle expertise avait été réalisée. Mais les experts n'avaient pas été en mesure d'établir un profil génétique, "car il n'y avait pas assez de matière", selon Me Noachovitch.
 
Omar Raddad, condamné en 1994 à 18 ans de prison, a bénéficié d'une libération conditionnelle le 4 septembre 1998 après une grâce présidentielle partielle de Jacques Chirac. Sa grâce avait été annoncée en mai 1996 à l'occasion d'un voyage en France du roi du Maroc Hassan II. (France 24 Avec AFP)
 
 

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