Algérie : « Gouvernement provisoire pied-noir » à la recherche d’un territoire ?

 Algérie : « Gouvernement provisoire pied-noir » à la recherche d’un territoire ?

 

A l’occasion du 63ème anniversaire du déclenchement de la révolution algérienne du 1er novembre 1954, une initiative est lancée en France, celle de la création d'un “gouvernement provisoire pied-noir en exil”. La composition de ses principaux responsables a été actée lors d'une réunion organisée dans un restaurant de Lattes, près de Montpellier, annonce-t-on le plus officiellement du monde.

Le "nouvel État", baptisé “Fédération des deux rives”, est présidé par Pierre Granès, astrophysicien. Il comprend une assemblée nationale, composée de trente-cinq “députés désignés”. Elle est présidée par Christian Schembré, président montpelliérain de l'Association pour la promotion du peuple pied-noir. Son gouvernement est composé de 13 ministres, dirigé par Jacques Villard, cofondateur, en 1973, du Cercle algérianiste, également porte-parole.

“La création de notre État s'appuie sur la Convention de Montevideo du 26 décembre 1933 qui officialise le droit des peuples à se constituer en État. Or, le peuple pied-noir est une réalité de 5 millions d'âmes, dont 1,3 million résidant en France”, explique Jacques Villard, installé à Faugères, dans l'Hérault.

L'initiative est poussée très loin. Le nouvel “État” s'est doté d'un Service de renseignement et de sécurité (Seres). Des “ambassadeurs” seront progressivement nommés. Il est doté d'un drapeau et d'un hymne. Et s'apprête même à disposer d'un premier territoire. “Un État peut se créer s'il y a unité d'esprit, de langue, d'histoire et de territoire”, rappelle en préambule le porte-parole du « gouvernement provisoire pied-noir en exil ».

« Concernant le territoire, nous sommes en train de l'acheter. Notre recherche se concentre entre Gênes et Alicante. Nous travaillons sur plusieurs propositions. Nous souhaitons nous installer sur au moins une centaine d'hectares. » Le territoire, c'est l'enjeu majeur. “Nous venons de signer un compromis de vente pour l'acquisition d'un terrain de 285 ha au nord de Montpellier, du côté de Viols-le-Fort. Ce sera notre première ambassade”, commente Jacques Villard.

Un “premier bout de terre”, ajoutera un participant à la réunion de Lattes. Pourrait-il se trouver en Algérie ? « Si l'État algérien l'accepte, je prends tout de suite l'avion pour Alger ! »

Un courrier a été adressé, le 30 mai dernier, via son ambassadeur à Paris, au Chef de l'État algérien, Abdelaziz Bouteflika. Une missive a également été envoyée, le même jour, à Emmanuel Macron, le Président français. “Nous leur avons officiellement transmis une demande de rendez-vous afin de présenter notre initiative.”

Jacques Villard y insiste : « La création d'un État pied-noir n'est pas faite pour regarder vers le passé, malgré les années de souffrance et l'exode. Nous regardons devant. Notamment vers deux pays : la France, notre mère patrie, et l'Algérie, notre berceau. »

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