Bagdad : Le sommet arabe réclame plus de pressions internationales pour « stopper l'effusion de sang » dans la bande de Gaza

 Bagdad : Le sommet arabe réclame plus de pressions internationales pour « stopper l'effusion de sang » dans la bande de Gaza

Le sommet arabe réuni samedi à Bagdad a réclamé plus de pressions internationales pour « stopper l'effusion de sang » dans la bande de Gaza palestinienne, où Israël a annoncé une intensification de son offensive.
« Nous exhortons la communauté internationale, en particulier les pays qui peuvent influer (sur la situation, ndlr), à assumer leurs responsabilités morale et juridique pour faire pression, stopper l'effusion de sang et garantir l'entrée des aides humanitaires urgentes » dans le territoire palestinien assiégé, selon le communiqué de clôture. Le texte appelle par ailleurs à financer un plan arabe de reconstruction de la Bande de Gaza, dévoilé lors d'un précédent sommet de la Ligue arabe en mars au Caire.
Samedi, le communiqué de clôture « exhorte les pays, les institutions financières internationales et régionales, à fournir rapidement le soutien financier nécessaire » pour un plan de reconstruction de Gaza, dévoilé lors d'un précédent sommet de la Ligue arabe en mars. Cette initiative prévoit un fonds destiné à financer la reconstruction -53 milliards de dollars sur cinq ans- pour le territoire palestinien.
Elle intervenait après des déclarations de Donald Trump : il avait suscité un tollé en déclarant que les Etats-Unis prendraient le contrôle de Gaza et en feraient la « Riviera » du Moyen-Orient.
Malgré la présence de l'émir du Qatar, cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani, du président égyptien, du Palestinien Mahmoud Abbas et des dirigeants de Somalie et de Mauritanie -- la grande majorité des chefs d'Etat des 22 pays membres n'ont pas fait le déplacement. Y compris ceux d'Arabie saoudite et des Emirats arabes unis où le président américain était en visite cette semaine.
À l'ouverture du sommet, le Premier ministre espagnol, Pedro Sanchez, a appelé à faire « pression sur Israël pour arrêter le massacre à Gaza ». Il a assuré que son pays présenterait un projet de résolution à l'ONU pour que la Cour internationale de justice « se prononce sur le respect par Israël de ses obligations internationales ». M. Sanchez a précisé que l'Espagne défendrait un autre projet de résolution onusien demandant qu'Israël mette « fin au blocus humanitaire imposé à Gaza ».
« Il nous faut un cessez-le-feu permanent, maintenant », a renchéri le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres, se disant alarmé par « les informations sur les plans d'Israël d'étendre ses opérations terrestres ».
Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi a lui interpellé son homologue américain Donald Trump, lui demandant de « faire pression » pour un cessez-le-feu dans le territoire palestinien.
Évoquant une initiative visant à créer un « Fonds arabe pour soutenir (...) la reconstruction après les crises, les conflits et les guerres », le Premier ministre irakien, Mohamed Chia al-Soudani, a promis une contribution de son pays de 20 millions de dollars pour la reconstruction de Gaza. Il a avancé une somme similaire pour « reconstruire » le Liban, après la guerre de près de treize mois ayant opposé le Hezbollah à Israël, dont deux mois de guerre ouverte à l'automne 2024.
L'Irak a accueilli pour la dernière fois un sommet de la Ligue arabe en 2012. Le pays a été dévasté par plusieurs décennies de conflits, notamment après l'invasion menée par les Etats-Unis en 2003, qui a renversé Saddam Hussein.
Ce n'est que récemment que Bagdad a retrouvé un semblant de stabilité et ses dirigeants espèrent promouvoir une nouvelle image du pays.
Mais les dissensions politiques irakiennes ont empêché la venue au sommet du président syrien Ahmad al-Chareh, qui a pris le pouvoir en décembre 2024 à la tête d'une coalition de groupes islamistes.
Emprisonné des années en Irak pour son appartenance à Al-Qaïda, M. Chareh a rencontré mercredi à Ryad Donald Trump, après l'annonce par ce dernier de la levée des sanctions contre Damas, une décision saluée par le sommet arabe de Bagdad.

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