Arabie saoudite: plus de 100 détenus exécutés en 2016

Arabie saoudite: plus de 100 détenus exécutés en 2016
 
 
Un Saoudien condamné à mort a été décapité vendredi. La veille, le cap des 100 exécutions avait été atteint. La barre des cent a été dépassée. Les autorités saoudiennes ont exécuté vendredi un Saoudien pour meurtre, a en effet annoncé le ministère de l'Intérieur, ce qui porte à 101 le nombre de prisonniers mis à mort cette année. La veille, un homme condamné pour le meurtre, par arme à feu, d’un compatriote, avait déjà été tué. Deux condamnés à la peine capitale avaient déjà été décapités mardi.
 
Les exécutions ont repris dimanche à un rythme effréné après une pause durant le mois de jeûne musulman du ramadan qui s'est achevé le 5 juillet. Parmi les exécutions les plus marquantes de l’année, le 2 janvier, 47 personnes avaient été mises à mort en une seule journée pour «terrorisme». Parmi elles, le chef religieux chiite Nimr Baqer al-Nimr, figure de la contestation contre le régime saoudien, ce qui a provoqué l’ire de l’Iran et de nombreuses manifestations dans le monde arabo-musulman, et une crise diplomatique entre Ryad et Téhéran.
 
A ce rythme-là, le record de 2015 va être dépassé
 
En 2015, les exécutions avaient déjà atteint un record depuis 20 ans dans le royaume wahhabite, à savoir 158 personnes selon le rapport annuel d’Amnesty International, publié il y a un mois. Ce qui faisait de cette monarchie absolue de droit divin, dirigée par le roi Salman ben Abdelaziz Al Saoud, l’une des trois «championnes» de cette pratique dénoncée par les défenseurs des droits humains de par le monde. 
 
En effet, 89% des exécutions recensées l’an dernier l’ont été en Arabie Saoudite, en Iran et au Pakistan –qui détient le triste record dans ce domaine. Et au rythme actuel, l’année 2016 promet encore plus meurtrière…
 
Meurtre, viol, vol à main armée, apostasie ou encore trafic de drogue sont passibles de la peine capitale dans cet Etat sunnite ultra-conservateur. Ensemble contre la peine de mort (ECPM) cite aussi la sorcellerie, l’homosexualité, ou encore l’espionnage. Rappelons que le système judiciaire saoudien est la charia (la loi coranique), qui ne s’établit donc pas sur un Code pénal et laisse une large marge de manoeuvre aux juges. La méthode? Décapitation publique, en premier lieu, suivie par le peloton d'exécution. ECPM évoque également la lapidation (en cas d’adultère) et la crucifixion.
 
 

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