ARP : le débat sur le budget de la présidence de la République se transforme en « procès » contre Kaïs Saïed

ARP : le débat sur le budget de la présidence de la République se transforme en « procès » contre Kaïs Saïed

 

Le débat sur le budget de la présidence de la République qui a eu lieu ce dimanche à l’ARP s’est transformé en « un procès et une évaluation » de l’action du président de la République Kaïs Saïed et une critique de sa méthode de travail, des députés l’accusant même d’avoir dévié de son rôle de garant de la Constitution et de fédérateur de tous les Tunisiens, d’avoir isolé l’institution de la présidence et d’avoir «méprisé » les autres pouvoirs.

Des députés ont en revanche demandé que la tribune du Parlement ne devait pas servir pour viser le président de la République et régler des comptes avec lui, en requérant néanmoins des justifications à l’accroissement de 29 millions de dinars du budget de la présidence en cette phase difficile et critique que traverse le pays.

Seifeddine Makhlouf( Coalition Al Karama) a jugé que la présidence de la République agit comme si le pays est en régime présidentiel, ce qui ne peut être corrigé dans les esprits. Il a critiqué aussi « le peu de respect » dans lequel la présidence tient les autres pouvoirs et les tentatives de Kaïs Saïed en toute occasion de les mépriser et de ne pas se concerter avec eux comme l’impose la Constitution.

« Le chef de l’Etat n’agit pas comme un élément unificateur mais comme un opposant créant des coordinations illégales. »

De son côté Oussama Khélifi (Qalb Tounes) a indiqué que cette séance du Parlement n’est pas un lieu pour évaluer le rendement du président de la République, estimant que le débat doit porter sur le budget de la présidence. A cet égard, il s’est interrogé s’il n’est pas envisagé d’amender les textes portant organisation des institutions relevant de la présidence de la République pour les affecter à la présidence du gouvernement. Il s’est enquis en outre sur les raisons de l’accroissement des allocations du budget en demandant si elles vont servir à la promotion de la diplomatie économique et à l’intensification des visites officielles.

Le député Mohamed Ammar (Courant démocrate) a estimé que le débat a dévié de son essence et s’est transformé en procès du président de la République de la part de groupes qui il y a un an brandissaient ses portraits. Il a appelé le chef de l’Etat à mettre en oeuvre ses prérogatives en traduisant devant la justice les corrompus qui sont à l’origine de la hausse vertigineuse des dettes.

Hassouna Nasfi (Machrouu Tounes) s’est interrogé sur les raisons qui font que l’Institut des études stratégiques, le comité supérieur du contrôle administratif et financier, la société des services et des résidences soient maintenus sous la tutelle de la présidence alors que ces institutions n’ont pas de lien avec elle. Il a critiqué le fait que les députés ne suivent pas de formation à l’Institut diplomatique ainsi que l’absence de députés au sein de l’Institut de défense nationale pour la seconde année consécutive. Il a insisté sur la nécessité pour l’épouse du chef de l’Etat de l’accompagner dans ses visites officielles et d’assumer un rôle dans les activités sociales

Faïza Bouhlel (Ennahdha) a considéré que certains profitent du discours du président de la République pour bloquer les activités vitales en l’invitant à mettre en application le décret présidentiel n°90 relatif à la protection des établissements pétroliers considérés comme des zones militaires closes.

Jawhar Mghirbi (Qalb Tounes) a estimé que les réformes ne peuvent être menées sans un climat de stabilité en soulignant que la présidence assume une grande responsabilité à cet égard.

Leila Haddad (Echaab) a affirmé que le président de la République aurait dû réagit suite aux protestations sociales et à la crise politique dans le pays. Elle s’est félicitée néanmoins de l’attention accordée par le chef de l’Etat aux martyrs et aux blessés de la révolution ainsi que de la valorisation des émoluments des agents de la sécurité présidentielle.

La députée Jamila Debbech Ksiksi (Ennahdha) a évoqué la sanction imposée par l’Union Africaine à la Tunisie en raison du non-paiement de ses contributions au budget de l’organisation panafricaine, alors que l’on attendait le renforcement de nos relations avec les pays africains en raison des grandes potentialités et des opportunités qu’offrent ces relations.

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