Béji Caïd Essebsi : mon rôle est terminé, à vous de jouer

Béji Caïd Essebsi : mon rôle est terminé, à vous de jouer

 

« Mon initiative est arrivée à son terme et ce fut une réussite puisque 85% des élus de l’ARP y ont adhéré dans un document sans précédent dans les annales, mon rôle est ainsi terminé, à vous maintenant de jouer ». C’est en substance l’essence de l’adresse faite hier par Béji Caïd Essebsi à la réunion de clôture des concertations sur la formation du gouvernement d’union nationale et dont l’enregistrement intégral a été diffusé sur le site de la présidence de la république. En protecteur et garant de la Constitution à laquelle il ne veut en aucune façon transgresser, il ne peut pas faire plus car cela n’est pas dans ses attributions telles qu’elles sont définies par la Loi Fondamentale, dit-il de façon claire et nette. C’est aux partis politiques qui forment la coalition gouvernementale d’agir. Deux cas de figure se présentent donc. Le premier c’est que le chef du gouvernement Habib Essid présente sa démission et c’est ce que le président semble souhaiter, même s’il ne le dit pas explicitement.

Dans ce cas il revient au chef de l’Etat de choisir la « personnalité la plus apte à former le gouvernement » en prenant en compte les forces en présence au Parlement puisqu’il revient à ce dernier d’accorder sa confiance à ce gouvernement. L’autre cas de figure, c’est que les partis soumettent une motion de censure contre le gouvernement. Pour ce faire le tiers des députés soit 73 députés doivent en faire une « demande motivée » au président de l’assemblée. Le « vote de défiance » ne peut avoir lieu que quinze jours après le dépôt de la motion de censure. La majorité absolue soit 109 voix est requise « sous réserve de l’approbation lors du même vote de la candidature du remplaçant du chef du gouvernement » que le président de la république est dans l’obligation de charger de former le gouvernement. C’est tout à fait normal que dans la phase actuelle le choix du chef du gouvernement ne soit pas d’actualité. Car cela dépendra de la suite qui sera donnée à l’initiative. Il revient maintenant à Habib Essid de se déterminer, car la balle st désormais dans son camp même s’il semble ne pas vouloir regarder la réalité en face. Son remplacement est devenu une évidence à laquelle il ne peut échapper. Il est pour autant devant un dilemme. Soit un départ dont il peut négocier les termes avec les partis qui lui ont accordé leur confiance soit un désaveu qu’il ne mérite pas puisqu’il a fait tout son possible et on lui doit malgré tout des avancées sur les plans sécuritaire et économique. Grand commis de l’Etat dont les qualités de probité et d’abnégation ne sont pas contestées, il mérite dans tous les cas la reconnaissance de la Nation.

R.B.R.

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