A cause des restrictions de la BCT, GTA sera suspendue sur le marché tunisien

A cause des restrictions de la BCT, GTA sera suspendue sur le marché tunisien

 

Désormais rien ne sera plus comme avant pour bon nombre de Tunisiens désirant réserver leurs hôtels à l'étranger. Et pour cause, le géant du voyage GTA, représenté en Tunisie par Select Travel & Tours, qui permettait à beaucoup de Tunisiens de payer en dinars tunisiens leurs hôtels, appartements, excursions, location de voitures à travers le monde, vient de suspendre son activité sur le marché tunisien.

Dans un communiqué rendu public ce mercredi, Nadaa Ghozzi, DG de Select Travel & Tours, annonce qu'à partir de jeudi 21 décembre 2017 à 14 heures, "GTA sera suspendue sur le marché tunisien et ce, jusqu'à règlement de nos dettes et mise en place d'une procédure de paiement plus efficiente à l'égard des fournisseurs des agences de voyages tunisiennes". Une information qui s'annonce comme une douche froide et une grosse déception pour tout le secteur. 

C'est donc, et c'est bien triste : « plus de 10 ans d'une magnifique collaboration, 10 ans d'une aventure humaine enrichissante, 10 ans de relations saines et professionnelles, qui s'évaporent en l'air ». Mais d'où vient donc le problème ? Qu'est-ce qui a bien pu venir briser subitement des relations saines tissées au bout de tant d'années de collaboration ?

Il faut rappeler que depuis la signature de cette collaboration en 2008, plusieurs agences de voyages à travers tout le pays pouvaient garantir à leurs clients des voyages et réservations payés en dinars tunisiens, ce qui a permis aux amateurs d’escapades de sillonner le monde sur présentation d'un simple voucher de son agence de voyage. 

Mais aujourd'hui, face aux restrictions de la BCT et à la baisse du budget en devises allouées chaque année pour les voyages, la situation se complique et se bloque de plus en plus, ce qui a ouvert les portes aux pratiques frauduleuses que certaines agences n’ont pas hésité à adopter afin de « contourner » les difficultés de la BCT. 
C'est un secret de polichinelle: le marché parallèle a désormais pris dans nos murs des proportions inquiétantes et ceux qui l’empruntent ne s'en cachent même plus. Les cambistes au noir règnent désormais en maîtres sur le marché, moyennant leurs devises à prix d'or. 

Impuissante face à cette hémorragie, la BCT, accusée de nonchalance, n'a pas eu mieux à faire que de fermer les yeux sur ces pratiques peu orthodoxes malgré les multiples appels des professionnels de l’outgoing.

Et c'est tout naturellement que certaines agences de voyages continuent, au vu et au su de tout le monde, d'acheter frauduleusement dans les marchés de change au noir dont celui de Ben Guerdane et de Bab Bhar sont les plus actifs. Ce sont justement de telles pratiques informelles profitant aux opérateurs du noir que ne cautionne pas du tout Nadaa Ghozzi. Cette dernière n’a cessé d’appeler l'administration tunisienne à résoudre ce problème grave qui lèse les opérateurs "sérieux".

"Le Tunisien continuera à voyager sans nous, dans l'informalité,... tout cela sous l'œil de l'administration qui reste sourde depuis des années à nos demandes privilégiant ainsi et sans le savoir, les opérateurs du noir qui prolifèrent sans être inquiétés", pouvait-on lire dans le communiqué. Et d'ajouter: "Nos demandes de paiements au profit de nos fournisseurs s'entassent chaque année en attente des autorisations des administrations, retardées par une enveloppe décriée depuis des années car trop exiguë pour le secteur". 

Select Travel & Tours a tout de même tenu à rassurer ses partenaires et autres clients en précisant que : « Toutes les réservations qui sont sur le système seront bien évidemment honorées.  Les agences en mode view and book pourront toujours accéder à leurs réservations pour les modifier/annuler. Les agences en mode view only pourront continuer à modifier leurs réservations en nous appelant comme d'habitude. Nous vous remercions de votre confiance et votre précieux soutien… »

« Au plaisir de vous revoir tous très bientôt sur GTA dans une Tunisie qui est celle que nous avons tous rêvé un certain janvier 2011. »
 

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