Centenaire de B’Chira Ben Mrad, la Pionnière du mouvement féminin en Tunisie

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L’Espace El Téatro a abrité ce jeudi 21 novembre une conférence de presse consacrée à la présentation de la manifestation de célébration du centenaire de la pionnière du mouvement Féminin en Tunisie, B’Chira Ben Mrad (1913-2013).

Initiée par le collectif B’Chira Ben Mrad, cette manifestation aura lieu le dimanche 1er décembre 2013 au Théâtre municipal de la ville de Tunis.

Selon le coordinateur du collectif Taïeb Zahar, le programme de cette manifestation sera riche et varié. Outre la signature et la présentation d’un livre qui retracera le parcours de celle qui a fondé la première association féminine en Tunisie en 1936, l’Union des Femmes Musulmanes, il comprendra un spectacle artistique initié par Lassaad Ben Abdallah et Raouf Ben Amor qui verra la participation des artistes Mona Nouredine, Wajiha Jendoubi et Sonia Mbarek.

La manifestation comprendra aussi la lecture de quelques articles de B’Chira Ben Mrad ou certains témoignages qui ont rendu hommage à son œuvre.

Elle comprendra aussi la diffusion d’une partie du film « Fatma 75 » de Selma Baccar qui retrace l’histoire bouleversante de cette militante, qui a terminé ses jours dans des conditions pénibles.

La manifestation du centenaire se clôturera par un débat sur le parcours de cette pionnière qui n’a jamais été reconnue à sa juste valeur, parce que Bourguiba a presque réussi à l’occulter de l’histoire du mouvement féminin tunisien pour des considérations différentes.

Selon Moncef Ben Mrad, frère de la militante qui a été le modérateur de cette conférence; parler du mouvement féminin en Tunisie ne peut pas se faire sans évoquer le nom de B’Chira Ben Mrad, qui fut la première femme à penser, à partir des années 30, à organiser l’action des femmes à travers la création d’une association.

La professeur Emna Ben Miled a, par la suite, dénoncé les injustices dont ont été victimes les femmes. Selon elle, les femmes pionnières de la trempe de B’Chira Ben Mrad marquent l’histoire, mais ne sont pas  reconnues à leur juste valeur et risquent même de tomber dans l’oubli.

Occultées par les historiens, parce que l’histoire est souvent écrite par des hommes, ces pionnières sont ainsi effacées de la mémoire collective,  comme c’est le cas de B’Chira Ben Mrad.

Elle a ajouté qu’il n’est pas normal que les Tunisiens assimilent les combats pour la liberté de la femme seulement à des hommes tels que Tahar Haddad et Habib Bourguiba, alors que c’est une femme qui est en réalité à l’origine du mouvement féminin en Tunisie.

Prenant par la suite la parole, la membre du collectif Docteur Sonia Ben M'Rad a présenté un long aperçu sur le parcours de B’chira Ben Mrad et ses combats pour la liberté de la femme, l’égalité des droits entre les deux sexes, l’instruction... Selon elle : « Les femmes se devaient d’être instruites car une société dont la moitié est ignorante ne peut avancer. »

En somme, cette conférence a représenté une réelle opportunité pour ressusciter la mémoire d’une militante qui a beaucoup fait pour les droits des femmes en Tunisie.

En attendant, la manifestation du centenaire qui promet beaucoup.