A ceux qui promettent « des larmes et du sang »

A ceux qui promettent « des larmes et du sang »

Le pays connait ces derniers jours une grogne sociale marquée par des émeutes et des mouvements de protestation après les appels à faire tomber la loi des finances adoptée le 10 décembre 2017. L’année 2018, celle de l'austérité, a débuté avec des augmentations des impôts et des hausses des prix qui ont été mal accueillies par l’ensemble des Tunisiens. Les mouvements, pacifiques au départ, ont, pour la plupart, dégénéré en affrontements entre les manifestants et les forces de police. Ils se multiplient et se propagent à la tombée de la nuit pour toucher plusieurs régions du pays. Belle aubaine pour les casseurs, les braqueurs, les pillards et les voleurs qui convoitent autant les proies parmi les personnes que les biens publics et privés pour se rassasier. Ils ciblent les magasins, les agences bancaires, les recettes des finances, les dépôts municipaux et les postes de police et de la garde nationale. Le bilan est assez lourd avec notamment la mort d’un jeune homme à Tebourba, la blessure de plusieurs dizaines de policiers, le saccage et la destruction de beaucoup de biens et l’arrestation de plus de 360 individus.

Ceux qui scandent « ni peur, ni terreur, la rue appartient au peuple », savent bien que la rue est porteuse de tous les dangers. Les mouvements, même encadrés, ne sont pas à l’abri de dérapages, que dire alors lorsqu’ils sont « spontanés » et se déroulent la nuit. Plus grave encore, un certain nombre de partis politiques exploitent la situation pour régler leurs comptes avec la coalition au pouvoir. Les vifs échanges, mardi, à l’intérieur de l’hémicycle, entre opposition et majorité ont prouvé à quel point les dissensions pourraient mener à l’impasse. Entre une opposition qui justifie les violences en affirmant que « si le gouverneur vole, évidemment que le peuple va voler » et qui a promis des « larmes et du sang pour l’année 2018 » et une majorité qui l’accuse de « fournir une couverture politique aux casseurs et aux pillards », le fossé se creuse davantage et c’est le pays qui risque d’en payer les frais. D’aucuns se demandent si ce genre de discours virulent, cet acharnement contre la loi des finances ne seraient-ils pas un simple alibi pour réaliser des objectifs déjà avoués, comme le fait de faire tomber le gouvernement ou de faire pression pour anticiper les élections présidentielle et législatives. Sinon qui veut faire entrer le pays dans une phase de turbulences sociales et jouer au « Néron » pour tout bruler ?

 Les campagnes menées contre les forces de police sont du genre à saper le moral des troupes qui sont en guerre ouverte contre le terrorisme et qui en sont les premières victimes. Il est évident que nulle institution n’est censée être au-dessus de la critique, mais si cette critique procédait d’une intention malveillante de quelques esprits étriqués, elle deviendrait démobilisatrice. Que pourraient faire les policiers en temps d’émeutes si ce n’est défende les vies humaine et les biens publics et privés. Les accusations gratuites, les critiques acerbes et les calomnies ne pourraient que profiter aux ennemis communs, les terroristes et les criminels de tout acabit.

Pendant ce temps, la classe politique s’enfonce de en plus dans les palabres et les tiraillements. Ce qui a conduit au déchirement et à la division de la société menacée par des dangers internes et externes et fragilisée par des dissensions.

Les troubles incontrôlés ne résoudront rien, ils contribuent plutôt à éparpiller les efforts des forces de l’ordre et de l’armée. Les appels à la sédition ne pourraient que mener à l’inconnu. Seules les idées constructives diminuent «l'impact des forces destructrices».

B.O

 

 

 

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