Décès de l'ancien président intérimaire Foued Mebazaa

Décès de l'ancien président intérimaire Foued Mebazaa

L'ancien président par intérim Foued Mebazaa est décédé ce mercredi 23 avril 2025, à l'âge de 91 ans.

Mebazaa a eu une longue carrière politique commencée au lendemain de l’indépendance du pays sous la présidence de Habib Bourguiba

Né dans une famille bourgeoise de commerçants du côté paternel et de dignitaires religieux du côté maternel], Foued Mebazaa passe l'ensemble de son enseignement secondaire au Collège Sadiki. Par la suite, il suit ses études à Paris, où il obtient une licence en droit et sciences économiques[.

Il devient ministre de la Jeunesse et des Sports le 30 novembre 1973 puis, le 13 septembre 1978, ministre de la Santé. Le 7 novembre 1979, il est nommé ministre des Affaires culturelles et de l'Information. Il conserve le premier portefeuille jusqu'au 2 janvier 1981 et le second jusqu'au 3 décembre 1980. Le 27 octobre 1987, il revient au gouvernement avec le portefeuille de la Jeunesse et des Sports au sein du gouvernement du Premier ministre Zine el-Abidine Ben Ali. Il conserve ce poste après le  7 novembre 1987.

Il est également ambassadeur de la Tunisie auprès de l'Office des Nations unies à Genève de 1981 à 1986 puis au Maroc de 1986 à 1987[ avant d'être élu à la tête de la Chambre des députés le 14 octobre 1997. Ce poste en fait le successeur constitutionnel du président Ben Ali en cas de vacance de la présidence.

Au niveau municipal, il a été maire-gouverneur de Tunis (de 1969 à 1973), de La Marsa (de 1975 à 1980) et de Carthage (de 1995 à 1998)[1].

Après la chute du régime de Ben Ali, le 14 janvier 2011, Foued Mebazaa, en qualité de président de la Chambre des députés, est désigné président de la République par intérim par le Conseil constitutionnel, en application de l'article 57 de la Constitution de 1959.

Dans l'attente d'élections libres, la Chambre des conseillers adopte le 9 février une loi qui autorise le président par intérim à gouverner par décrets-lois, deux jours après le vote de la Chambre des députés[]. Le 27 février, Ghannouchi démissionne et laisse sa place à Béji Caïd Essebsi qui forme un nouveau gouvernement[].

Il annonce, le 3 mars 2011, l'élection d'une Assemblée constituante dans le but d'élaborer une Constitution en remplacement de celle de 1959. Il affirme à ce propos lors de son discours :

« La réforme politique nous impose de trouver un fondement constitutionnel nouveau qui reflète la volonté du peuple et qui bénéficie de la légitimité populaire [...] La Constitution actuelle ne répond plus aux ambitions du peuple après la révolution et se trouve dépassée par les circonstances, sans compter les vicissitudes qui l'ont touchée, à cause des nombreux amendements qui lui ont été apportés et qui empêchent la vie démocratique véritable et constituent un obstacle sur la voie de l'organisation d'élections transparentes et de la mise sur pied d'un climat politique dans lequel chaque individu et chaque groupement puisse bénéficier de la liberté et de l'égalité. »

Celle-ci élit Moncef Marzouki pour le remplacer le 12 décembre 2011 ; Mebazaa annonce le jour même son intention de lui remettre officiellement les pouvoirs présidentiels au cours d'une cérémonie solennelle. Le lendemain, Fouad Mebazaa salue une dernière fois Marzouki au palais présidentiel de Carthage avant de partir en voiture pour sa résidence personnelle, à Tunis.

 

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