Dénoncer l’absentéisme dans l’administration est-ce un crime ?

 Dénoncer l’absentéisme dans l’administration est-ce un crime ?

L’histoire mérite d’être racontée. Un usager, c’est ainsi qu’on appelle le citoyen qui recourt à un service public, se rend à la municipalité, celle de Mourouj 1 pour être précis dépendant du gouvernorat de Ben Arous pour une légalisation de signature. Quoi de plus normal. Sur les comptoirs deux agents étaient chargés de cette formalité.

En arrivant notre usager trouve une salle pleine. Mais les deux fonctionnaires préposés à cette tâche quittent l’un après l’autre leurs postes. Cinq minutes, dix minutes ils ne reviennent pas et pas de remplaçants non plus.

Las de cette grave négligence, notre usager prend son smartphone pour filmer la scène. Car il se trouve que notre usager est doublé d’un journaliste. En effet, Mohamed Dhia Hammami , c’est son nom, fait partie d’un groupe Facebook menant la campagne « Jayinkom » lancée par l’association I Watch pour dénoncer l’absentéisme dans les administrations.

Un agent de la municipalité qui a vu son manège se précipite sur lui pour lui confisquer son téléphone car il a compris qu’il va faire usage de ce qu’il a enregistré pour dénoncer le laisser-aller dans ce service public. Le jeune homme refuse. L’agent ne veut pas qu’il parte. Dhia veut quitte les lieux pour ne pas envenimer davantage la situation. L’agent lui bloque la porte et lui hurle dessus. La menace devient plus explicite : « Sors et tu vas voir ce qui va t’arriver ». L’agent l’empêche de sortir. C’est bel et bien un séquestration.

Alertée la police arrive sur les lieux pour embarquer Dhia et l’emmener au poste. Il n’a rien fait d’illégal pour mériter ce traitement. Mais il a tout filmé et enregistré. Il ne compte pas se laisser intimider.

« Je ne compte pas m’arrêter là et je compte porter plainte. Ce genre de choses ne doit plus se reproduire », dit-il.

Dénoncer l’absentéisme dans la fonction publique est-il un acte condamnable ?

D’après cette histoire, Il semblerait que oui. Mohamed Dhia Hammami en a fait la douloureuse expérience puisqu’il a été conduit au poste de police comme un vulgaire délinquant.

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