Emmanuel Macron: "Nous misons sur l’avenir de la jeunesse tunisienne" 

Emmanuel Macron: "Nous misons sur l’avenir de la jeunesse tunisienne" 

 

A l'occasion de sa visite ce mercredi 31 janvier 2018 en Tunisie, le président français Emmanuel Macron a accordé une longue interveiw au journal La Presse. Dans ce long entretien conduit par Jawhar Chatty, Macron estime que pour la coopération entre la France et la Tunisie, «l’idée est de sortir des sentiers battus». La mise en place d’un nouveau logiciel pour les relations tuniso-françaises semble en marche.

Parlant des relations entre les deux pays, le président français lance: "Notre relation est tout simplement exceptionnelle, mais ma conviction est que notre coopération peut pourtant encore être approfondie et améliorée. Les feuilles de route auxquelles travaillent les gouvernements tunisien et français depuis la visite en Tunisie du Premier ministre Edouard Philippe en octobre dernier ont justement pour vocation de mieux orienter la coopération bilatérale autour de deux principes fondamentaux : la co-construction et l’équité. Le président Essebsi et moi-même adopterons ces feuilles de route. 

"La France tiendra son engagement d’un soutien de 1,2 milliard d’euros sur 5 ans"

L’idée est effectivement de sortir des sentiers battus, en fournissant un effort supplémentaire au moins dans trois domaines : la réduction des inégalités sociales et territoriales ; l’employabilité des jeunes, de l’appui à leur formation jusqu’à l’appui à leurs projets professionnels ; et un investissement accru dans les secteurs d’avenir dont, comme vous le mentionnez, les énergies renouvelables et les nouvelles technologies. Les annonces qui seront faites cet après-midi témoigneront de cette nouvelle donne."

Au sujet de l'engagement de partenariat entre les deux pays, Macron rassure: "La France tiendra son engagement d’un soutien de 1,2 milliard d’euros sur 5 ans. D’autres partenaires sont très engagés. L’Union européenne par exemple mobilise chaque année 300 millions d’euros en dons pour des programmes de soutien à la Tunisie. Je veux accompagner la Tunisie sur des projets concrets, avec les entreprises, à travers notamment davantage de coproduction."

Et Macron d'ajouter: "La Tunisie a des réformes à mener afin qu'elle devienne une destination plus attractive pour les investissements étrangers. Les chantiers importants engagés par le gouvernement tunisien envoient à cet égard des signaux positifs : en matière de lutte contre la corruption et la contrebande, de réglementation de l’investissement, d’ouverture de l’économie, et de rééquilibrage des finances publiques".

A la question de l'accès des jeunes tunisiens au territoire français, aussi bien dans le cadre de la migration que des études et recherches doctorales, le président Macron replique que la Tunisie figure dans les trois premiers pays au monde en termes de bénéficiaires de visas. "A la fin de l’année 2017, le consulat général de France en Tunisie a traité près de 165 000 demandes de visas, et accordé à 90% d’entre elles une suite positive. 40% de ces visas sont dits «de circulation»", lance-t-il.

"La France accueille toujours les deux tiers des étudiants tunisiens à l’étranger"

"La France accueille toujours les deux tiers des étudiants tunisiens à l’étranger, et les inscriptions auprès de Campus France ont augmenté de près de 15% l’année dernière. Ils sont actuellement plus de 12.000 étudiants tunisiens à étudier en France.", selon le Président français. Et d'ajouter: "La feuille de route « éducation, enseignement supérieur, recherche et formation professionnelle» que nous endosserons est ambitieuse. Elle pose justement comme objectifs une plus grande ouverture aux étudiants et chercheurs tunisiens, d’une part, et un meilleur ciblage des bourses d’études pour qu’elles soient en phase avec les besoins socioéconomiques de la Tunisie et ceux de son marché du travail, d’autre part. Nous misons sur l’avenir de la jeunesse tunisienne." 

Par ailleurs, tout au long de l'entretien, le président Macron a évoqué la question du terrorisme, évoquant Daesch, Al Qaida, Boko Haram et les luttes menées contre ces obscurantistes. Mais aussi l'Europe, la réduction des inégalités, la montée des extrémismes, plusieurs questions internationales (Moyen-Orient), la crise, la question de la stabilisation de la Libye...
 

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