F. Abderrhaman : Les insinuations de Saïed à propos d’Ali Kooli dénotent d’une ignorance flagrante

 F. Abderrhaman : Les insinuations de Saïed à propos d’Ali Kooli dénotent d’une ignorance flagrante

 

Les propos de Kaïs Saïed à propos du ministre de l’Economie et des Finances Ali Kooli qu’il a démis de ses fonctions dénotent d’une ignorance flagrante des rouages de l’Etat, a affirmé l’ancien ministre de la formation professionnelle et de l’emploi Faouzi Abderrhaman.

Selon lui aucun ministre ne peut partir à l’étranger sans l’autorisation du Chef du gouvernement, de même il est impossible qu’un membre du gouvernement demeure injoignable car il dispose d’un cabinet et d’un secrétariat qui arrivent à le joindre à tout moment y compris lorsqu’il est en congé.

Prétendre autre chose c’est méconnaitre les rouages de l’Etat à moins que le chef de l’Etat ait été induit en erreur, a-t-il ajouté en précisant qu’il a une idée de celui qui peut agir de la sorte.

L’ancien ministre a dit qu’Ali Kooli est parti en congé familial le 24 juillet et il était prévu qu’il se déplace à Rome le 27 pour préparer la visite du chef du gouvernement en Italie. Mais après les développements du 25 juillet, il est rentré à Tunis le 29 juillet et il s’est rendu à son bureau où il travaille normalement depuis cette date. « Là aussi le président a été induit en erreur » a affirmé Abderrhaman.

Il a ajouté qu’après le limogeage du chef du gouvernement le 25 juillet quel est le ministre qui peut signer ( des documents qui engagent l’Etat). Evidemment personne car tous les membres du gouvernement expédient les affaires courantes. Légalement, moralement et politiquement, ils ne sont plus habilités à signer quoi que ce soit. Une autre erreur dans laquelle le chef de l’Etat a été induit, précise-t-il. 

Quant à parler de la caisse ou de la cassette de l’Etat, dans l’Etat moderne il s’agit de registres électroniques alors que la trésorerie se trouve à la Banque Centrale, a souligné l’ancien ministre qui a appelé le chef de l’Etat à vérifier ses dires, car ils ne sont pas seulement faux mais ils tombent sous la loi pour diffamation.

Y a-t-il un président qui puisse dire qu’il ne sait pas si l’ancien ministre a pris la cassette de l’Etat ou qu’il ne l’a pas fait. Un président peut-il s’attaquer à l’honneur d’une personne (même s’il n’est pas ministre) sans raison et que sa chair soit jetée aux chiens pour la dévorer sans raison valable. « Ce ne sont pas là ni l’éthique de l’Islam, ni la confiance, ni la loyauté », a-t-il encore écrit.

Il a affirmé qu’il a soutenu Kaïs Saïed sur la base de son action pour mettre fin à l’anarchie dans le pays, à la corruption qui a pris des proportions considérables ainsi qu’à Ennahdha qui a fait main basse sur l’Etat.

Mais l’attaque sans précédent, hier des forces de sécurité sur le siège de l’ordre des avocats et les propos inacceptables du chef de l’Etat moralement et politiquement ne sont pas des indices que le pays soit dans la bonne direction, a-t-il conclu.

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