Hechmi Hamdi tombe dans le piège de Bourguiba ?

Hechmi Hamdi tombe dans le piège de Bourguiba ?

 

Hechmi Hamdi prétend être le président du Courant de l’Amour (Tayyar El-Mahabba). On peut le nommer ces jours-ci sans risque se tromper le chef du courant de la haine. Sans que personne ne lui ait rien demandé et que même les ennemis déclarés de Bourguiba ont revu du tout au tout leur avis sur le bâtisseur de la Tunisie indépendante, le voilà bien seul à s’opposer au retour de la statue équestre du Zaïm à sa place originelle sur l’avenue qui porte son nom en plein centre de Tunis. Le fondateur-propriétaire et seul présentateur de sa chaîne de télévision Al-Mostakella mène ces jours-ci à contre- courant une campagne incompréhensible contre Bourguiba qualifié de tous les noms dont le moindre est celui de dictateur. Essayant de retrouver une place sur l’échiquier politique ou tout du moins de garder la place acquise aux dernières élections présidentielles, il fait feu de tout bois pour se singulariser. C’est ainsi qu’il a mené une campagne contre l’arrivée de touristes iraniens de peur qu’ils n’importent avec eux le chiisme, alors que vingt millions d’iraniens partent à l’étranger chaque année dont 6 millions à destination de la Turquie voisine sans qu’on ait appris qu’ils aient fait du prosélytisme pour leur secte. Sans s’en rendre compte, il a privé nos hôtels d’une dizaine de milliers de touristes iraniens qui auraient pu venir chez nous pour la fête du Neirouz, le printemps perse qui se déroule au cours de la deuxième moitié du mois de mars. Cette attitude de Hechmi Hamdi ne peut être expliquée que par son désir de plaire aux Saoudiens et de recevoir en contrepartie les subventions de l’Ambassade de Ryadh à Londres. Mal lui en prit puisqu’il est déclaré persona non grata par les autorités Wahhabites qui connaissent ses méthodes peu orthodoxes pour leur soutirer de l’argent.

Cette fois-ci, le sujet du litige c’est Bourguiba. Alors que la statue du premier président de la république a repris sa place sur l’Avenue qui porte son nom après avoir quitté l’emplacement de la Goulette où elle était depuis plus de deux décennies, en attendant son dévoilement le 1er juin prochain Hamdi s’est mis dans la tête de tout faire pour que l’hommage qu’on prépare au leader du mouvement national soit perturbé. Alors à la tête de quelques uns de ses affidés et de certains esprits chagrins, il a tenté de manifester contre un geste qui n’a d’autre but que de reconnaitre les mérites de l’homme de l’indépendance pour que son souvenir reste vivace et nourrisse le sentiment patriotique des générations successives. A-t-il conscience que ce faisant, il insulte ses compatriotes qui ont le plus voté pour lui ceux de son gouvernorat d’origine celui de Sidi Bouzid. Bourguibistes depuis dans leur grande majorité, les gens de ce gouvernorat ont toujours compté le premier effectif par région des Destouriens. Déçus par le comportement de ce « fils du pays » ils ont été nombreux à se désolidariser de lui et certains n’ont pas manqué de dire leur colère. Jamais plus, ils ne lui donneraient leur voix. Leurs voisins de Gafsa où il s’est rendu en fin de semaine dernière lui ont signifié leur opposition à son « cirque anti-Bourguiba ».

Les Hmama, la grande tribu du centre tunisien dont les Houamed sont une importante ont été avec les Zlass, la tribu voisine ceux qui ont été en tête de l’accueil de Bourguiba à son retour le 1er juin 1955 (date que la statue de l’Avenue Bourguiba célèbre) ne peuvent pas admettre que l’homme qui a fait une partie du chemin du retour sur un cheval qui leur appartient en portant le grand chapeau qui est le leur soit souillé par Hachmi Hamdi et ils vont le lui faire savoir. Dernière valse-hésitation de Hachmi Hamdi qui est connue pour dire la chose et son contraire. Invité ce lundi par Zouheir Al-Jiss à l’émission Politika sur Jawhara FM, il s’est lancé dans une diatribe contre Bourguiba. Alors le journaliste l’a interrompu pour lui a faire écouter une déclaration qu’il a lui-même faite il n’y a pas si longtemps où il rendait hommage au grand leader qualifié de « combattant pour la liberté et la dignité des Tunisiens ». « Alors qui croire Hechmi Hamdi, vous maintenant ou Hamdi il y a quelques mois » s’est exclamé le journaliste. Pris au piège, ne trouvant quoi dire, il s’est contenté de susurrer à mi-voix : « A chaque moment le mot qui lui convient ». Girouette dites-vous ? Qui ne le pense pas ! R.B.R.

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