Il y a 25 ans disparaissait l’empire soviétique

Il y a 25 ans disparaissait l’empire soviétique

 

L’Union des républiques socialistes soviétiques, abrégé en URSS, ou en Union soviétique  est un État fédéral, formé de quinze Républiques socialistes soviétiques, qui a existé du 30 décembre 1922 jusqu'à sa dissolution le 26 décembre 1991.

Plus vaste État du monde, l'URSS occupait un sixième des terres émergées et s'étendait sur onze fuseaux horaires, de la mer Baltique et de la mer Noire à l'océan Pacifique, c'est-à-dire toute la partie nord de l'Eurasie. Elle reprenait à peu près le territoire de l'ancien Empire russe, à l'exception notable de la Pologne et de la Finlande, devenues indépendantes lors de la guerre civile russe de 1918 à 1921, et des gains territoriaux de la période stalinienne en Europe orientale et en Asie de l'Est entre 1939 et 1945.

Le territoire de l'URSS varia donc dans le temps, surtout avant et à l'issue de la Seconde Guerre mondiale. Le pays était composé, avant sa dissolution, de quinze républiques fédérées, ainsi que d'un certain nombre de républiques et régions autonomes. La formation de l'URSS fut l'une des conséquences de la Révolution russe de 1917.

Décès d’un empire à l’âge de 70 ans

Le 13 mars 1985, un réformateur, Mikhaïl Gorbatchev (54 ans), est élu par le Soviet Suprême à la présidence du Présidium, en fait à la direction du pays. Lucide, il engage aussitôt une vaste modernisation de l'économie et des institutions. Les mots «perestroïka» (réforme ou restructuration) et «glasnost» (transparence) résonnent dans le monde entier. Mais en fait, au lieu d'enrayer le délitement, ce programme eut l'effet d'un catalyseur pour toutes les forces centrifuges, car la majorité des citoyens, et même des dirigeants, ne croyait déjà plus en la capacité de démocratisation du régime

Le 24 aout 1991 - Mikhaïl Gorbatchev écarté de son poste de chef du Parti communiste de l'Union soviétique. « Au vu de la situation (...), je cesse d'exercer mes fonctions au poste de président de l'URSS », dit alors M. Gorbatchev dans une déclaration qui met un point final à plusieurs mois d'agonie du régime soviétique.

Un tournant dans l'histoire du XXe siècle, que les historiens dateront peut-être du 23 août 1991, un peu après 17 heures. Le président de l'URSS, Mikhaïl Gorbatchev, à la tribune du Soviet suprême de Russie est venu remercier Boris Eltsine et les députés russes, dont la courageuse réaction a fait échouer le coup d'Etat conservateur. Les députés de Russie ne ménagent pas leur invité, qui est aussi secrétaire général du PCUS: le Parti n'a-t-il pas trempé dans le complot? Présidant l'assemblée, Eltsine annonce soudain que l'immeuble du comité central, à Moscou, vient d'être mis sous scellés. Tonnerre d'applaudissements. Gorbatchev, à la tribune, riposte: « S'il vous plaît, gardons la tête froide! ». Eltsine, sans le regarder: « Pour détendre l'atmosphère, j'informe l'assistance que je viens de signer un décret suspendant les activités du Parti communiste de Russie. » Et, comme si de rien n'était: « La parole est à l'orateur suivant... »

Le drapeau rouge à la faucille et au marteau est retiré du Kremlin.

Une agonie rapide

Dix ans plus tôt, l'URSS faisait encore trembler le monde. Son armée se battait en Afghanistan et le dernier «tsar rouge», Leonid Brejnev, pointait ses missiles nucléaires sur l'Europe occidentale.

Mais l'élection à Rome d'un pape polonais en la personne de Karol Vojtyla, Jean-Paul II, ébranle la puissance soviétique. En son nom, les ouvriers polonais font chanceler le gouvernement communiste de Varsovie et le reste des pays du bloc soviétique.

Les causes du décès

·         La position constitutionnelle de jure du Parti communiste comme « parti unique et organe dirigeant de l’état », interdisant de facto la constitution d’associations, syndicats ou autres structures sociales indépendantes du pouvoir, et imposant un courant de l’autorité et de légitimité » (souveraineté), allant du sommet (le Comité Central) vers la base (les autres structures du Parti, les citoyens)… ;

·         sur le plan logistique, la présence massive de la police politique dans la société, active par la censure, l’écoute aléatoire et sans aucun contrôle juridique des conversations téléphoniques, l’ouverture du courrier, le quadrillage territorial, institutionnel et professionnel systématique du pays, la pratique courante d’arrestations arbitraires, de tortures en cours d’interrogatoire et d’internement psychiatrique et de déportation des citoyens arrêtés, avec ou sans « jugement », dans les réseaux de camps de travail forcé comme le Goulag… ;

·         sur le plan économique, une stricte planification d’état, ne touchant pas seulement les orientations macro-économiques et au commerce international, mais aussi tous les aspects de la production, de la distribution et de la consommation, au mépris des ressources disponibles, des possibilités techniques, de l'environnement et des besoins de la population, interdisant toute forme d’autogestion et induisant des inégalités entre la haute bureaucratie du parti, de l'État, de l'armée et de la police politique qui disposait d’un niveau de vie élevé, et le reste de la population confronté à une pénurie permanente d’énergie, de denrées, de produits finis et de services (ce qui encourageait le développement d’une économie informelle, mais spéculative)… ;

sur le plan social, un strict contrôle des activités culturelles, des média et des droits des citoyens à l’opinion, à l’expression et au déplacement (nécessitant des autorisations et divers visas préalables pour changer d’emploi, de domicile, de résidence à l'intérieur du pays, et encore plus pour voyager hors du pays, et surtout dans les pays non-communistes).

Un tel système conduit donc quasi automatiquement à une société totalitaire et policière. Et l'histoire ne dément sûrement pas cette conclusion. Le socialisme sans liberté est une dictature.

La Russie aujourd’hui

Après des tentatives de réformes libérales d'abord enthousiastes puis impopulaires sous la présidence de Boris Eltsine, la Russie regarde vers le passé après l'arrivée au pouvoir de Vladimir Poutine.

Vladimir Poutine l'ex-agent du KGB a restauré l'ancien hymne soviétique, mis au pas les médias et la scène politique et fait peser de tout son poids la Russie pour fédérer autour d'elle ses anciens satellites. Au risque d'être accusé de vouloir restaurer une Union soviétique dont il a qualifié en 2005 la disparition de «  la plus grande catastrophe géopolitique du 20e siècle ».

La Russie  continue d'entretenir des relations particulières avec d'anciens alliés de l'époque soviétique comme la Corée du Nord, l'Iran, Cuba ou la Syrie, use aussi volontiers de son droit de veto au Conseil de sécurité de l'ONU pour contrer avec la Chine des initiatives occidentales, notamment contre le régime de Damas.

Un monde nouveau après l'éclatement de l'URSS ?

Une page est tournée de l'histoire de l'Europe et du monde.Le monde d’aujourd’hui est écrasé par une « hyper-puissance », selon l’expression d’Hubert Védrine. Les relations internationales se résument à la manière dont chaque État se positionne face elle. La disproportion entre puissances est telle qu’il est vain de parler d’indépendance pour les autres États et donc de démocratie pour leurs peuples. Les États-Unis sont omniprésents, ils contrôlent les économies, les mass-médias et des moyens de défense. Le libéralisme sauvage unique système économique ravage l'humain et la planète terre sans aucune résistance. Un monde écrasé soumis et exploité par la finance et l'oligarchie.

Ainsi s'éteint l'empire communiste qui a joué un rôle majeur dans la victoire sur les nazis et a envoyé le premier  homme dans l'espace. C'est aussi la fin définitive de la guerre froide et d'un monde bipolaire, qui fait des Etats-Unis la seule superpuissance mondiale.

Aujourd'hui, beaucoup de gens s'interrogent face a une crise du capitalisme très inquiétante, qu'est ce qu'il se passe, qu'est-ce qu'il va se passer et quand ce système va exploser à son tour?

Abdessatar Klai

24.08.2016

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