Ils ne sont vraiment pas rancuniers !

Ils ne sont vraiment pas rancuniers !
 
 
Dans des éditions précédentes, nous avions rapporté que, lors de l’appel d’offres pour l’attribution du marché de la Conférence Internationale de novembre prochain à Tunis, il y aurait eu quelques «indélicatesses» de la part du Ministère de l’Investissement, du temps de Yassine Brahim. 
 
En effet, ce marché avait été donné au groupe Arjil appuyé par Dominique Strauss-Kahn pour près de 5 Milliards, soit le double de la soumission du moins disant qu’était alors le groupe Edmond de Rothschild à 2,5 Milliards. 
 
Nous avions indiqué que le motif évoqué par le Ministère en question pour écarter le groupe moins disant Edmond de Rothschild avait été, tout particulièrement, parce que l’un des experts n’aurait pas fourni la copie de son diplôme universitaire dans le dossier de soumission. Il s’agissait du grand financier et banquier, pourtant proche de la Tunisie, Olivier Pastré, ce qui faisait un «prétexte-désordre» tout de même. Sans compter que le chef de file des experts d’Edmond de Rothschild pour ce dossier était le Président du Cercle des Economistes en personne, le célèbre Jean-Hervé Lorenzi, également grand ami de la Tunisie. 
 
Ils avaient été éliminés d’une manière qui avait été à l’époque contestée, à l’ombre du désormais fameux «scandale Lazard» sur lequel nous ne reviendrons pas ici. Et sur lequel personne d’ailleurs n’est jamais revenu.
 
Pourquoi en reparler maintenant dans nos colonnes, à la veille de l’ouverture de la Conférence Internationale de tous les espoirs du 29 novembre prochain. Parce que l’appel en faveur de la Tunisie, lancé dernièrement par Dominique Strauss-Kahn dans les colonnes d’un quotidien français, aurait été du plus mauvais effet dans les milieux financiers sérieux, du fait des casseroles que DSK trainerait. 
 
Et bien, Olivier Pastré et Jean-Hervé Lorenzi ont été appelés à la rescousse et ont publié le 9 novembre dernier, dans le quotidien français «Les Echos», une tribune saluée par un de nos confrères tunisien et intitulée : «Ne laissons pas tomber la Tunisie» ! Ils seront donc ainsi venus prêter main forte à leur concurrent titulaire du marché, qui les avait évincé de manière contestée, et ils se seront aussi «assis sur leur orgueil» pour oublier l’affront qui leur avait été fait à ce moment là, par le Ministère concerné. 
 
Il faut dire qu’entretemps le titulaire du portefeuille ministériel a changé et que c’est Fadhel Abdelkéfi qui y a remplacé le très controversé Yassine Brahim. Or il se trouve que Fadhel Abdelkéfi est un ami très proche de ces deux sommités que sont Olivier Pastré et Jean-Hervé Lorenzi. A ce titre, ils auront fait abstraction de leurs états d’âmes pour lui…et ne pas rester en marge de ce qui pourrait se profiler de juteux en matière de business…à l’avenir. Tant mieux pour la Tunisie et pour les quidams tunisiens, qui ne pourront qu’applaudir tant de mansuétude et de magnanimité de ses deux messieurs. 
 
Du coup, on se demande désormais si la dirigeante Ariane de Rothschild du groupe qui porte son nom - qui avait décidé de «blacklister» la Tunisie comme nous l’avions annoncé en son temps - ne va pas être amenée à reconsidérer sa position à l’égard de notre pays et du Maghreb en général. Selon nos sources, un grand cabinet de public-affairs européen serait en train de tenter de faire revenir ce groupe financier et ses fonds d’investissements à de meilleurs sentiments à l’égard de la Tunisie et de l’Union du Maghreb Arabe. 
 
Une ouverture maghrébine globalisée d’Edmond de Rothschild ne serait-elle plus à exclure, notamment pour les grands projets intermaghrébins qui se profilent ?
 
Ils ont probablement dû se résigner,  «Allons donc, messieurs, mettez bas toute rancune et faisons ici votre accommodement» pour citer Jean-Baptiste Poquelin dit Molière.
 

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