Je ne suis pas Amazigh III

Je ne suis pas Amazigh III

Par Jamel HENI
 
Vrai. J’en ai fait toute une histoire, et pour cause. Un nuage de criquets pèlerins, des insultes qui roulent comme des marrons sur la toile. Touche pas à mon Amazighs, les Arabes, salle race !  En veux-tu en voilà. J’insulte ces bédouins du sahara, parce que Amazigh du désert ! La loi du plus pur ! Grrrrrrrrrrr !!!!! Eh bien non, ni l’une ni l’autre. Question de réciprocité, d’histoire. De santé mentale par-dessus.

Dans les deux premières parties, je me suis longuement expliqué. D’abord, ce que je ressens, ensuite ce que je crois des « nostalgies d’âge d’or primitif ». Je me suis appuyé sur la théorie «structuraliste» de l’historien Tchèque Roche, où il « modélise » les identités renaissantes sous forme de construction linéaire : parcourant trois phases incompressibles : les mainteneurs du passé, les diffuseurs puis les militants de la nostalgie. Les premiers font œuvre de science, les seconds glissent vers la revendication identitaire, les derniers engagent la sédition. Nous avions démontré la validité de cette modélisation historique dans plusieurs régions du monde, dont certains périmètres berbéro-sécessionnistes !  

 
Le berbère est déjà l’Arabe
 

Encore plus de risques. Le taureau par les cornes. Les démagogues par les dogmes. Je ne suis pas Amazigh tel que vous voudriez, je n’aurai probablement pas besoin de l’être. L’Arabe et le punique entretenaient des relations idiomatiques et pragmatiques étroites, plus étroites que ne le pensaient certains. Comment ?

« Enfin, Saint augustin nous révèle que, de son temps le punique était très répandu dans les campagnes ; Procope, qu’on le parlait encore au VI ème siècle. De là à la conquête musulmane, l’intervalle est court. Or l’Arabe, apparenté à cette langue, idiome sémitique, pouvait facilement la supplanter, comme l’araméen, autre idiome sémitique, avait supplanté, bien des siècles auparavant, le phénicien en Phénicie. Il est donc permis de supposer que beaucoup de berbères adoptèrent la langue de l’Islam, parce qu’ils l’apprirent sans peine, sachant le punique. De très loin, Carthage les avait préparés à recevoir le Coran, livre saint et code » écrit Stéphane Gsell, dans « Histoire ancienne de l’Afrique du nord » – Tome 4, page 498.  Edition Hachette. 

Le phénicien tout autant que le punique proviendraient de l’araméen,  selon Anouar Belkoula, linguiste algérien. L’envahisseur phénicien et l’indigène berbère s’entendaient déjà. L’envahisseur arabe et l’indigène berbère s’entendaient déjà. L’origine araméenne commune, avait facilité l’arrimage du Berbère vernaculaire au Phénicien puis à l’Arabe. Superposition ou stratification, les voies de l’intégration véhiculaire demeurent impénétrables.  

Les Berbères ne sont pas les premiers habitants de l’Afrique du Nord, mais bien plutôt les Capsiens. Leur langue punique était très proche de l’Arabe. Carthage les préparait à recevoir le Coran…….Oh, laaaaaaaaaaaaaa !  La verve révisionniste pourrait même changer de camp !  

Je ne suis pas Amazigh ; en tout cas pas tel que le souhaitent les militants de l’âge d’or primitif. Je ne lui suis pas, au sens racial, exclusif et xénophobe. Je ne suis pas le symptôme d’une névrose des «mémoires »,  « décompensation »  des accords D’Evian !

 

Jamel HENI

jamelheni@gmail.com  

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