La diplomatie entre les priorités de la présidence et la réalité du terrain

La diplomatie entre les priorités de la présidence et la réalité du terrain

Par Anouar Gharbi 
Secrétaire général du Conseil de Genève pour les affaires internationales et le développement

 

Honnêtement je commence sérieusement à m’inquiéter et à me poser des questions en attendant des réponses officielles de la présidence et du Ministère des Affaires Etrangères en Tunisie. Il me semble qu’il est devenu important que le parlement tunisien invite Monsieur le Ministre à une séance d’écoute et d’échange pour parler des engagements pris et la stratégie future.

Hier, la page du Ministère des Affaires Etrangères en Tunisie a publié une photo de Monsieur le Ministre Othmane Jerandi en précisant qu’il s’est entretenu via une réunion en visioconférence avec le Ministre-Président de la Fédération Wallonie-Bruxelles Pierre-Yves Jeholet sur les préparatifs du sommet de la Francophonie.

Lors de son entretien avec le Ministre belge, Monsieur Jerandi a « renouvelé la volonté du Président de la République Kais Saïd de faire de ce sommet une étape importante dans les activités de l’Organisation Internationale de la Francophonie et un point de départ visant à renforcer la coopération et le partenariat entre les pays et les gouvernements qui composent l’espace de la Francophonie.» 

La question qui se pose est-ce vraiment le rôle de notre pays indépendant de faire faire rayonner l’organisation de la francophonie ? est-ce vraiment le moment pour que la présidence tunisienne considère ce sommet et sa réussite comme une priorité absolue ?

Dans la soirée, une dépêche de l’AFP parle d'un entretien à Paris du chef de la diplomatie française Jean-Yves Le Drian avec son homologue Othman Jerandi,  voyage et réunion que la page du Ministère des Affaires Etrangères semble ignorer l’existence car elle ne les mentionne nulle part.

Cette visite semble aussi inquiéter des responsables en Lybie qui ont reçu la veille le président Kais Saïd qui s’est rendu à Tripoli accompagné par son Ministre des Affaires Etrangères Mr. Jirandi. Hier la page officielle de la présidence en Tunisie parle d’un entretien entre les présidents Tunisien et français durant lequel la situation en Lybie a été mentionnée !

En réalité Monsieur Jirandi est le Ministre des Affaires Etrangères Tunisienne et il n’est pas l’envoyé spécial du Président de la république. Le chef du gouvernement et le parlement doivent être informés pour soutenir les engagements pris au nom des institutions tunisiennes.

Il est temps d’instaurer une vraie coordination entre les différentes institutions du pays pour gagner en crédibilité et en efficacité.

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